Le Maroc prépare une stratégie contre les violences faites aux femmes

Le chef du gouvernement marocain Saâd Eddine El Othmani a promis une stratégie contre les violences faites aux femmes après une agression sexuelle dans un bus à Casablanca, ayant suscité une vague d’indignation dans le pays.

Douze ans après l’adoption du nouveau code de la famille qui accorde plus de droits aux femmes, les droits de celles-ci restent encore bafoués dans les espaces publics, où elles subissent fréquemment insultes et agressions à caractère sexistes. Les chiffres officiels indiquent que près de deux femmes marocaines sur trois sont victimes de violences.

C’est dans ce contexte que le gouvernement « réfléchit à comment traiter ce genre de phénomènes pour que ces actes ne se reproduisent plus» ou peu, a déclaré ce jeudi El Othmani, membre du Parti justice et développement (PJD, islamiste), assurant que «la stratégie adoptée par le gouvernement dans ce sens sera annoncée au moment opportun».

La diffusion dimanche dernier, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo montrant six adolescents hilares, agressant une jeune femme en pleurs dans un bus de Casablanca (ouest), essayant de la déshabiller et touchant ses parties intimes, a attiré l’attention des autorités sur l’ampleur du phénomène.

La ministre islamiste de la Femme, Bassima Hakkaoui, a alors dénoncé mardi, un «crime honteux», et promis «d’accélérer l’adoption de la loi de lutte contre les violences» faites aux femmes.

Trois mois après les faits, les agresseurs de la jeune handicapée mentale âgée de 26 ans, tous mineurs, ont été arrêtés lundi. La victime atteinte de troubles mentaux, elle aussi a été retrouvée mardi à Casablanca, par la police marocaine, après une fugue de son domicile à Salé.

Le ministre de la Justice Mohamed Aujjar a exhorté mercredi les procureurs à ouvrir des enquêtes sur les cas de non-dénonciation de tels crimes. Car dans cette affaire révélée par les réseaux sociaux, ni le chauffeur du bus ni les passagers ne sont intervenus pour stopper l’agression et n’ont pas dénoncé l’agression auprès des autorités.

Le ministre d’Etat chargé des droits de l’Homme, Mustapha Ramid, a quant à lui, assuré qu’un projet de loi incluant pour la première fois le harcèlement des femmes dans les lieux publics étaient en cours d’adoption.

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