La classe moyenne en Côte d’Ivoire «n’est pas suffisamment forte pour impulser la croissance»

Une étude présentée jeudi à Abidjan révèle que la classe moyenne de la Côte d’Ivoire reste petite et « n’est pas suffisamment forte pour impulser la croissance » alors que le pays vise «l’émergence» d’ici à 2020, selon le gouvernement ivoirien.

Cette étude réalisée par l’Ecole nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Abidjan (Ensea), note que la classe moyenne ivoirienne, qui représente un quart de la population, est encore de taille insuffisante pour entraîner une croissance économique par la consommation en comparaison avec d’autres pays considérés comme émergents, tels que le Brésil où la classe moyenne atteint 61% de la population et le Vietnam où elle représente 75%.

Selon cette étude intitulée «Le réveil des classes moyennes ivoiriennes?», 26,4% des 23millions d’habitants de la Côte d’Ivoire (qui compte plus de 5 millions d’étrangers) appartiennent à la classe moyenne, en prenant en compte, les personnes qui gagnent plus de quatre dollars par jour, en excluant les 5% les plus riches de la population, ce qui en fait une catégorie «très hétérogène».

Au bas de la catégorie de la classe moyenne ivoirienne, agriculteurs, commerçants du secteur informel, petits retraités, qui représentent 79%, restent «vulnérables» et peuvent retomber dans la pauvreté en cas de coup dur.

Lors de la présentation des travaux, Hugues Kouadio, directeur de l’Ensea et co-auteur de cette étude réalisée pour le compte de l’Agence française de développement, a indiqué que «la classe moyenne ivoirienne a augmenté ces six dernières années, grâce à la forte croissance économique, de 8 à 9% par an, mais elle reste inférieure à ce qu’elle était dans les 20 glorieuses, les années 1960 et 70, dites du miracle ivoirien».

Kouadio a notamment rappelé que «le taux de pauvreté qui n’était que de 10% à cette époque, a grimpé à 47%», après 30 ans de crises économiques et politiques des années 1980 aux années 2000.

La Côte d’Ivoire vise «l’émergenced’ici à 2020», selon son gouvernement, mais les analyses de ce rapport assurent que «la classe moyenne n’est pas suffisamment forte pour impulser de la croissance en terme de consommation».

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