L’épiscopat congolais exhorte Kabila à ne pas briguer un troisième mandat

L’influent épiscopat congolais, ayant obtenu grâce à sa médiation, l’accord du 31 décembre 2016, a exhorté lundi le président Joseph Kabila «à rassurer l’opinion par une déclaration publique» qu’il ne sera pas candidat à sa «propre succession», en vue de contribuer à «l’apaisement des tensions» en prévision de la présidentielle du 23 décembre 2018 en République démocratique du Congo.

Dans un document de l’épiscopat intitulé « Allons vite aux élections » rendu public à l’issue d’une assemblée extraordinaire des évêques consacrée à la crise en RDC, ces derniers estiment qu’«il est indispensable, sur fond d’une sincère volonté politique, de rassurer le peuple congolais et les partenaires internationaux en donnant des garanties pour la tenue effective des élections».

Les prélats se disent « profondément déçus » par le contexte de «méfiance généralisée» à la base des violences meurtrières dans le pays, déplorant surtout «le fait accompli» dans la publication du calendrier électoral par la commission chargée d’organiser des élections en RDC qui prévoit la présidentielle le 23 décembre 2018.

Les évêques ont également invité le gouvernement congolais à publier avant la fin de l’année « le plan de décaissement des fonds » destinés à l’organisation des scrutins, et à prendre des mesures de décrispation en faveur des prisonniers et des exilés politiques.

Mais la toute première étape du calendrier électoral, l’examen d’un projet de loi de révision électorale a commencé lundi à l’Assemblée, avec des tensions jusqu’au sein de la majorité.

Le texte prévoit un nouveau « seuil légal de représentativité » aux législatives, pour décourager les « candidatures fantaisistes » et favoriser « des regroupements des partis politiques », a indiqué en séance le ministre de l’Intérieur Emmanuel Ramazani Shadari, chiffrant à 703 le nombre de formations politiques en RDC.

De leur côté, la coalition politique du Rassemblement de l’opposition et des mouvements citoyens (Lucha, Filimbi…) demandent « une transition sans Kabila » dès le 31 décembre de cette année, en prenant pour prétexte, un accord pouvoir-opposition signé le 31 décembre 2016 qui prévoyait des élections fin 2017.

Le deuxième et dernier mandat de Kabila a pris fin le 20 décembre 2016 selon la Constitution qui empêche le président de briguer un troisième mandat, mais lui permet de rester en poste jusqu’à l’installation d’un successeur élu.

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