Nigeria : Couvre-feu prolongé jusqu’à nouvel ordre dans le sud-est en proie à des violences

Le couvre-feu mis en place pour tenter d’apaiser les violences communautaires entre les indépendantistes biafrais, la minorité haoussa et les forces de sécurité, a été prolongé jusqu’à nouvel ordre, a indiqué un communiqué du porte-parole du gouverneur local de l’Etat d’Abia, dans le sud-est du Nigeria.

Cette région du pays a connu une semaine d’affrontements et de violences qui ont fait plusieurs morts à Port Harcourt (Etat de Rivers), Aba, Asaba (Etat du Delta), sur les territoires de l’ancien Biafra, obligeant le gouverneur local a prolonger « le couvre-feu», qui sera « désormais effectif de 22 heures à 6 heures du matin » de lundi 18 septembre, jusqu’au 28 septembre, selon le communiqué.

Les violences dans la région sont devenues fréquentes depuis que L’IPOB, mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra, demande l’indépendance de cette province à majorité igbo. Le mouvement a perpétré plusieurs attaques contre les forces de sécurité et contre la communauté musulmane haoussa, installée dans la région depuis plusieurs générations pour y faire du commerce.

D’un autre côté, l’IPOB dénonce la violente répression menée par le pouvoir central, assurant que les soldats ont tué plusieurs de ses militants ces derniers jours. Face à ces accusations, le ministre de l’Information et de la Culture, Lai Mohammed, a mis en garde lundi, les internautes et les médias contre « les mensonges » et la « propagande » de l’IPOB.

Selon lui, le mouvement a « collectionné des vidéos et des photos sanglantes d’autres pays et d’autres années, qu’ils font circuler sur les réseaux sociaux pour amadouer la communauté internationale ».

Le mouvement indépendantiste a d’ailleurs été classé vendredi dernier « organisation terroriste » par le ministère de la Défense.

L’IPOB, fondé en 2013, « s’est peu à peu métamorphosé » pour devenir un « défi sécuritaire », a déclaré dans un communiqué le porte-parole de la Défense, John Enenche.

« La formation d’un service secret biafrais », « la formation revendiquée d’une garde nationale biafraise » et « le blocage non autorisé des voies publiques » ont notamment conduit l’armée à décréter l’IPOB « organisation terroriste militante », a-t-il expliqué.

Le groupe revendique la création d’une République du Biafra. En 1967, la déclaration unilatérale d’indépendance de cette région à grande majorité Igbo, avait entraîné une guerre civile qui a duré trois ans et fait plus d’un million de morts, principalement de maladies et de famine.

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