Ouverture à Dakar du procès en appel d’Hissène Habré

Sept mois après sa condamnation à perpétuité par un tribunal spécial africain, le président tchadien déchu, Hissène Habré sera jugé en appel, à partir de lundi à Dakar.

Les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, avaient condamné Hissène Habré, 73 ans, le 30 mai 2016 pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures et viols. Il a ensuite été condamné en juillet à payer jusqu’à 20 millions de francs CFA (plus de 30.000 euros) par victime.

Me Mbaye Sène, l’un de ses avocats commis d’office a indiqué à la presse ne pas vouloir dévoiler sa « stratégie » pour ce procès en appel. Cependant, il motive cet «appel par des vices de forme, des violations de la loi et (des droits) de la défense et des erreurs de procédure ».

En effet, face au refus de Hissène Habré de s’exprimer tout au long du procès devant une juridiction qu’il récuse, la Cour présidée par un magistrat burkinabè, Gberdao Gustave Kam, a désigné trois avocats commis d’office pour assurer sa défense.

Ce sont ces trois avocats qui ont fait appel de sa condamnation et non les conseils désignés par l’accusé qui, selon ses instructions, ont boycotté les débats. Ce qui rend incertain la présence lundi à la barre de l’ex-président tchadien (1982-1990), qui avait été contraint par la force publique à comparaître en première instance.

« Habré estime que cela ne le regarde ni de près, ni de loin. Il ne va pas comparaître. On verra si la Chambre usera de la force pour le faire venir comme la dernière fois », a soutenu l’un de ses avocats, Ibrahima Diawara.

Selon Marcel Mendy, porte-parole des CAE, « Habré pourrait être dispensé de comparution. Sa présence pouvait se justifier si on avait prévu l’audition de certains témoins, mais cela relève de la compétence exclusive du président » de la cour, le Malien Wafi Ougadèye.

La décision finale des juges d’appel est attendue le 30 avril au plus tard, date de la fin de leur mandat. En cas de condamnation, Hissène Habré purgera sa peine au Sénégal ou dans un autre pays de l’UA.

Une commission d’enquête tchadienne estime le bilan de la répression sous Hissène Habré à quelque 40.000 morts.

 

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