Nigeria : le transport aérien touché par la crise économique

arikairAprès 24 heures de suspension, Arik Air, la compagnie aérienne la plus importante du Nigeria, a annoncé mercredi avoir repris ses activités, mais l’avenir du secteur est toujours en sursis car les deux autres transporteurs n’opèrent plus depuis le début du mois.

Les compagnies aériennes privées nigérianes n’arrivent plus à faire face à la pénurie de dollars qui plombe l’économie du géant de l’Afrique de l’Ouest, et ne peuvent plus rembourser leurs dettes.

Dans un communiqué publié sur son site internet, Arik Air a demandé à ses usagers « de ne pas tenir compte des accusations portées contre la compagnie aérienne » selon lesquelles elle n’est pas en mesure de payer ses obligations financières.

Son trafic a effectivement repris ce mercredi à 10h TU, mais la situation était en cours de normalisation pour des milliers de passagers bloqués au Nigeria et sur le continent mardi.

Arik Air assure 60% du trafic aérien national, et dessert 13 destinations internationales, dont Johannesburg et New York. Elle est la troisième compagnie du pays à suspendre son activité depuis septembre, après Aero Contractors et First Nation Airways.

Selon Allen Onyema, directeur général de la compagnie Air Peace, l’aviation souffre d’une mauvaise réputation dans notre pays, « les compagnies ne remboursent pas leurs dettes et plus personne ne veut nous accorder de prêts».

Le Nigeria ne compte aucune flotte aérienne nationale depuis l’effondrement de Nigeria Airways en 2003, provoqué par une mauvaise gestion et une corruption généralisée du secteur. Mais les opérateurs privés répètent les mêmes erreurs que la compagnie d’État, observent les experts.

Ces problèmes de mauvaise gestion sont aggravés par une importante pénurie de devises étrangères. Le pays, qui tire 70% de ses revenus du pétrole, est très durement affecté par la chute du prix du baril, et par la présence de groupes armés qui font régulièrement exploser les infrastructures d’hydrocarbures dans la région pétrolifère du Delta, au sud du Nigeria.

Aussi, les banques n’ont plus assez de liquidités, et le pays a dû réduire drastiquement ses importations, notamment de carburant car ses capacités de raffinage du brut sont encore très limitées.

Le Nigeria a récemment perdu sa place de première économie et de premier exportateur de pétrole du continent africain, et est même entré en récession au deuxième trimestre.

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