Algérie : La dépréciation du dinar s’accélère

dinar-argent-saleLundi, un euro cotait près de 110 dinars. Le dollar approche les 100 dinars. Le dinar poursuit sa descente aux enfers. Malgré les protestations de la Banque d’Algérie et du Gouvernement, nous sommes bien dans un processus de dépréciation politique de la monnaie nationale face aux principales devises.

Si la valeur du dinar suivait une logique économique, elle aurait certes baissé face au dollar mais elle se serait, dans le même temps, appréciée face à l’euro. La monnaie unique européenne est en effet à des niveaux faibles face au billet vert.

Les dangers d’une politique de dépréciation La Banque d’Algérie détermine la valeur du dinar à travers un mécanisme dit de flottement dirigé. La perte de valeur de la monnaie nationale depuis un an répond donc à une volonté «délibérée». De ce point de vue, il s’agit d’une forme de dévaluation du dinar.

Le but de la manœuvre est de mécaniquement renchérir les biens et les services importés : en effet, un dinar moins fort ne permet plus d’acheter la même quantité de produits. Ainsi, le gouvernement espère réduire la facture des importations et freiner la consommation des ménages.

Mais attention. La baisse du dinar et du pouvoir d’achat des Algériens n’est pas sans effets néfastes. Le risque inflationniste pèse lourdement sur l’économie du pays. D’autant plus que la Banque d’Algérie ne dispose pas du levier des taux d’intérêts directeurs, inopérants, pour réguler l’inflation. Or, cette dernière peut s’avérer être un véritable poison pour l’économie du pays.

Des pistes sérieuses pour sortir de l’impasse

Pourtant, il existe des pistes bien plus sérieuses, mais le gouvernement continue de les ignorer par manque de courage d’affronter les lobbies et les entreprises étrangères.

Il est nécessaire de rappeler que les tentatives du gouvernement pour réduire les importations par des mesures administratives sont vouées à l’échec. Le gouvernement s’agite beaucoup mais dans les faits, il ne peut agir. L’État algérien est lié par des accords avec divers organismes comme le Fonds monétaire international (FMI) ou l’Union européenne (UE) qui l’empêchent d’entraver le libre commerce.

Cependant, le gouvernement algérien dispose de plusieurs outils pour lutter efficacement contre l’augmentation incontrôlée des importations et la mise à mal des réserves de change du pays.

Instaurer une TVA modulable

Une mesure simple, efficace et en accord avec les engagements internationaux du pays : mettre en place un taux de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) différencié pour les produits importés et les produits locaux.

Une TVA élevée pour les importations et un taux réduit pour la production nationale permettrait de dissuader les achats à l’extérieur et réorienterait la consommation vers des produits « Made in Algeria », même de qualité moindre.

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