Mali : La communauté française inquiétée par Ebola
La multiplication des cas d’Ebola au Mali, où un cinquième cas en moins d’un mois a été annoncé malgré les efforts des autorités du pays de juguler l’épidémie, est source d’inquiétude grandissante dans les communautés d’expatriés, la communauté française en tête.
Forte de 6 000 ressortissants et de 1 400 militaires, la communauté française au Mali est pourtant habituée aux situations de crise dans le pays, notamment avec le coup d’Etat en 2012 et la guerre de l’année passée. Mais la maladie est un autre cas de figure. Les Français redoutent surtout le manque de précautions et les négligences lors des cérémonies telles que les enterrements ou les mariages alors que les rites funéraires sont parmi les principales occasions de transmission du virus, les cadavres étant particulièrement contagieux. Nombreux sont ceux qui ont déjà commencé à rapatrier leurs enfants en France pour les mettre à l’abri.
Le ministère français des Affaires étrangères a déconseillé aux Français de se rendre au Mali. Ceux qui y sont déjà installés affichent officiellement une image confiante mais sans chercher à faire mystère de leur préoccupation. Le lycée français de Bamako, tout comme certaines entreprises, devraient incessamment imposer des contrôles de température pour chaque personne désireuse d’y entrer.
Entre octobre et novembre, cinq cas d’Ebola ont été enregistrés au Mali, dont quatre se sont avérés mortels. Le cas qui inquiète le plus la communauté française est celui d’un homme décédé dans une clinique de Bamako fréquentée par la communauté française et que certains Français accusent les autorités maliennes de chercher à étouffer. Depuis fin 2013, l’épidémie a fait en Afrique de l’ouest près de 5 200 morts, essentiellement au Libéria, en Sierra Léone et en Guinée.