Centrafrique : Violences perpétrées par la Seleka
Suite à plusieurs reportages, TV5MONDE dénonce le chaos qui règne en République centrafricaine. Cette situation délétère puise ses racines à la fois dans la rébellion et dans les conflits interconfessionnels.
Depuis le 24 mars dernier, la Seleka a renversé le régime de François Bozizé entraînant le pays dans une crise sans précédent. Selon un rapport, d’Amnesty International, publié mercredi, les exactions et les violences perpétrées contre les civils par les membres de l’ex-Seleka sont alarmantes. A ce jour, en plus des actes de torture, des bombardements sans discrimination des zones habitées et des viols des femmes, trois mille cinq cents enfants sont enrôlés au sein de cette ancienne alliance rebelle.
Réfutant les faits qui leur sont reprochés, les milices de l’ex-rébellion continuent de piller et de tuer les civils qui, pour des questions de survie, cherchent refuge dans les églises, mosquées ou même dans la forêt. Certains se sont constitués en groupes d’auto-défense en prenant les armes contre les membres de l’ex-Seleka qui sont de confession musulmane. Ainsi, une guerre fratricide s’est installée entre musulmans et chrétiens, tous originaires de ce pays qu’est la Centrafrique. A titre d’exemple, en début septembre, des combats entre les deux groupes confessionnels, ont fait la mort d’environ cent personnes. Pas plus tard que samedi dernier, des affrontements dans l’Ouest du pays ont causé une quarantaine de morts.
Bien que le processus de désarmement ait été entamé par les forces africaines présentes en Centrafrique, les massacres continuent sans cesse, au point où des milliers de civils ont déserté leurs habitations. La situation humanitaire est de plus en plus critique dans le pays au point qu’Amnesty interpelle la Communauté internationale à agir dans les meilleurs délais, dans l’espoir de sortir la Centrafrique de cette tragédie.