Contestation en justice du marché du vote électronique au Kenya

Six citoyens kényans ont saisi ce mercredi, la justice pour contester les conditions d’attribution à la société française «Safran» du marché de l’organisation du vote électronique pour les élections générales du 8 août prochain au Kenya, apprend-on de sources judiciaires à Nairobi.

Les élections au Kenya cristallisent les tensions sur fond de soupçons de fraudes. Déjà en 2007-2008, des violences postélectorales, nourries par des doutes substantiels sur la sincérité du résultat du scrutin présidentiel, avaient fait plus de 1.100 morts et des centaines de milliers de déplacés.

Cette requête, déposée devant un tribunal de Nairobi, vient s’ajouter aux craintes de l’opposition qui a récemment exprimé ses doutes sur la composition de la Commission électorale.

Cette fois, ce sont deux sociétés françaises qui s’affrontent  pour obtenir le marché lié aux élections. Gemalto avait passé avec succès un premier examen préliminaire puis, la commission électorale kényane a annulé purement et simplement l’appel d’offre lancé mi-décembre 2016 pour la fourniture d’équipements nécessaires à la reconnaissance biométrique des électeurs le jour du scrutin et à l’envoi informatisé des résultats depuis les bureaux de vote. Safran s’est alors vu attribuer le contrat dans la foulée.

Au total, 10 sociétés ou joint-ventures, la plupart étrangères, avaient déposé une offre. La commission avait argué que du montant trop élevé demandé par Gemalto (environ 46 millions d’euros, taxes comprises) et craignant que cette société ne soit pas en mesure de fournir les équipements à temps.

Mais les plaignants estiment que la commission électorale en agissant ainsi, a enfreint les règles d’attribution des marchés publics et demandent à la justice de l’obliger à revoir sa décision.

Le président Uhuru Kenyatta, est candidat à sa réélection le 8 août. Alors que l’opposition, qui a formé une coalition électorale, peine à s’accorder sur l’identité de son candidat.

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