Grève générale et manifestations dans le nord-ouest de la Tunisie

Les habitants de la ville du Kef au nord-ouest de la Tunisie, ont observé ce jeudi, une grève générale et manifesté pour protester contre leur marginalisation et réclamer un développement plus équitable entre les régions.

La Tunisie qui peine à relever les défis sociaux après la révolution de 2011, connaît depuis plusieurs semaines, d’importants mouvements de contestation dans des régions périphériques, comme à Tataouine (sud) et Kairouan (centre).

Les populations de Kef, une ville de 50.000 habitants située à 180 km à l’ouest de Tunis, la capitale, reprochent depuis deux semaines au pouvoir central, de ne pas avoir tenu ses promesses vis-à-vis d’eux et de les « marginaliser ».

Les protestations sont parties au début du mois de rumeurs de délocalisation d’une importante usine de la ville vers Hammamet, une région côtière qui est plus développée.

Les manifestants ont répondu ce jeudi à un nouvel appel à la grève du syndicat UGTT, scandant des slogans comme «travail, liberté, dignité», «le développement du Kef est un droit» ou encore «Oh Kéfi (habitant du Kef) opprimé, ta pauvreté a augmenté».

Institutions publiques et privées, boutiques et cafés ont également baissé les rideaux ce jeudi, seuls les hôpitaux, pharmacies et boulangeries, sont restés ouverts.

Selon Kamel Saihi, secrétaire général adjoint du bureau régional de l’UGTT, « la région du Kef est marginalisée par le pouvoir central depuis l’indépendance. Elle a été ignorée par tous les gouvernements qui se sont succédés après la révolution, et Youssef Chahed (l’actuel Premier ministre,) a fait la même chose ».

Il reproche au premier ministre le déplacement effectué le même jour à Sfax, ville côtière et deuxième agglomération du pays. « La grève générale est au Kef et Youssef Chahed est à Sfax! », a-t-il maertelé.

L’an dernier, la plus importante contestation depuis la révolution de 2011 était partie de Kasserine, une ville située elle aussi dans une autre région défavorisée, à la suite de la mort d’un jeune durant une manifestation pour l’emploi.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *