Rwanda : Un nouveau rapport accablant

Le dernier rapport de l’ONU sur l’action du groupe rebelle M23 est plus qu’accablant pour le Rwanda. D’après le document, plus d’un millier de militaires rwandais auraient franchi la frontière congolaise et aidé le groupe armé à prendre le contrôle de la ville de Goma. Selon les experts, un bataillon de 800000 soldats des FDR, Forces de défense du Rwanda, avait déjà pris position en octobre dernier sur les sites rebelles de Bukima et Tshengerero. Pour faciliter le camouflage des FDR, ces derniers auraient porté des uniformes semblables à ceux des miliciens du M23. Le rapport signale également des tires d’artillerie lourde à partir du Rwanda, sur des positions des FARDC, pour appuyer l’avancé du M23. Le rapport repose sur plusieurs sources différences, à savoir d’anciens responsables militaires rwandais et ougandais, des témoins dans la région, des responsables militaires congolais et des sources diplomatiques. Selon certains témoignages le chef militaire Bosco Ntaganda fait encore parti des dirigeants du mouvement rebelle. Bosco Ntaganda est actuellement recherché par la CPI pour crimes de guerre. Pour ce qui est de l’attaque sur la ville de Goma, les experts onusiens affirment que le général rwandais Emmanuel Ruvusha aurait personnellement mené les opérations sur place. L’opération aurait été orchestrée par le ministre de la défense rwandais James Kabarebe et le chef d’état major Charles Kayonga. En conclusion le document atteste que les dernières informations collectées vont dans le sens d’une thèse selon laquelle le mouvement M23 est une pure création du Rwanda et de l’Ouganda. Cependant aucune sanction importante n’est encore prise contre les deux pays sauf quelques annonces d’interruption de coopération militaire.

Les deux pays voisins auraient monté, équipé, entrainé, conseillé et dirigé cette rébellion. Pour certains spécialistes l’attaque de Goma est tombée juste après que l’Union Africaine ait opté pour le déploiement d’une force neutre à l’est de la République Démocratique du Congo. A croire que l’objectif était de court-circuiter cette décision et faire une démonstration de force.  Pour les observateurs les raison de cette guerre sont plus économiques que sociopolitiques. Aujourd’hui les rebelles ont quitté la ville et les FARDC reprennent leurs positions, mais tout reste incertain.

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