Burundi : Kagamé accuse Nkurunziza de « massacrer » son peuple

kagame-burundi-massacreLe président rwandais Paul Kagame s’est dit inquiet de la situation au Burundi voisin, secoué depuis six mois par une grave crise politique née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat qu’il exerce actuellement, malgré les contestations de l’opposition et d’une partie de son camp.

Paul Kagamé a accusé les dirigeants burundais de massacrer du matin au soir leur population, dans un discours prononcé à l’occasion d’un dîner de remise de prix de l’Unity Club à Kigali, la capitale du Rwanda.

« Les gens meurent tous les jours, les cadavres jonchent les rues. Comment des dirigeants peuvent-ils s’autoriser à massacrer leur population du matin au soir ?, s’est interrogé le président Kagame.

Les relations entre les deux pays voisins ne sont pas des plus excellentes. En effet Bujumbura accuse Kigali de soutenir ses opposants, voire de servir de base arrière à une rébellion naissante.

Le Rwanda s’inquiète d’une possible présence de rebelles hutu des FDLR au Burundi, dont certains sont accusés d’avoir participé de manière active, au génocide au Rwanda en 1994 et à d’éventuels massacres ethniques à grande échelle chez son voisin.

Les violences au Burundi inquiètent fortement l’ensemble de la communauté internationale, dont Washington et l’ONU, qui craignent des violences ethniques à grande échelle, qui seraient provoquées par les propos incendiaires du camp du président Pierre Nkurunziza, désireux de mettre fin à la contestation qui agite encore le Burundi.

Aussi, le président rwandais a estimé que la situation au Burundi rappelle un peu celle qui a prévalu au Rwanda en 1994 lors du génocide, qui moins de 100 jours à partir d’avril 1994, a fait environ 800.000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi.

« Ils (les Burundais) auraient dû tirer les leçons de ce qui s’est passé ici » au Rwanda, a-t-il déclaré. Il a également vivement critiqué son homologue burundais, Pierre Nkurunziza qui selon lui s’enferme et se cache.

« Personne ne peut l’atteindre pour lui parler, comment peut-il prétendre diriger le pays ? », a-t-il déploré, ajoutant que les dirigeants du Burundi se targuent d’être des hommes de Dieu, certains sont même pasteurs comme le président Pierre Nkurunziza, qui est un pasteur évangéliste convaincu d’être au pouvoir par la volonté divine.

Le président Pierre Nkurunziza avait donné à ses opposants jusqu’à samedi soir pour « déposer les armes » en échange d’une amnistie, après quoi la police pourrait « user de tous les moyens » pour les désarmer.

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