Afrique : dans les coulisses de l’initiative PPTE
Elle est 32è sur la liste. La Guinée-Bissau, en bénéficiant d’un allègement de 1,2 milliards de sa dette, vient d’atteindre le point d’achèvement de l’initiative Pays Pauvres Très Endettés, juste après le Togo. En tout cas, que ce soit dans l’un ou l’autre de ces deux pays, ce genre de nouvelle est habituellement accueilli dans la joie. A l’heure des comptes, les responsables politiques sous le mandat desquels cela est survenu en ont le torse bombé et les yeux pleins d’étoiles en prophétisant, du coup, un avenir indubitablement meilleur. Mais, en réalité, en observant les choses sous un angle différent, il y a de bonnes raisons de croire que les états africains, en s’engageant dans ce processus, ne se créent que de nouveaux problèmes. Déjà, bien de pays du monde, même en Afrique à l’instar du Nigéria, dont la majorité des populations est pauvre ne sont pas éligibles à ce programme, lequel prétend viser le mieux-être de celles-ci. En outre, au nom des principes de bonnes gouvernances, seules les nations qui acceptent de faire suite aux recommandations du FMI voient leurs dettes annulées. Par contre, les rebelles comme le Soudan ne sont pas prises en compte, quelle que soit la précarité sociale qui y sévit. Ce n’est pas tout, ne sont éligibles que les nations dont la dette est insoutenable. Car l’initiative PPTE est engagée dans le but que la dette des nations concernées soit soutenable, donc égale à 150% des entrées générées par les exportations. Autrement dit, pour bénéficier de l’indulgence des créanciers, il faut plus s’endetter. Cela favorise donc la contre-production.