R.D. Congo : L’Europe très critique sur la présidentielle

Hier soir, la mission d’observation électorale de l’Union Européenne (MOE-UE) a publié son rapport sur les dernières élections présidentielles en République Démocratique du Congo (RDC). Selon le document, les résultats de ce scrutin sont peu crédibles au vu de nombreuses « irrégularités » remarquées au cours du processus. Beaucoup de faits constatés lors de la journée électorale du 28 novembre en RDC ont poussé la MOE-UE à déplorer « un manque de transparence ». Par exemple, la délégation européenne, composée de 147 observateurs, a noté que les résultats publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) « ne comprennent pas les procès-verbaux (PV) de chaque bureau de vote (BV) établis à la fin du dépouillement. Ces résultats ne reprennent que la saisie informatisée des PV, réalisés au sein des centres locaux de compilation, parfois sans témoins ». Toujours en ce qui concerne la compilation des résultats, la MOE-UE ajoute « qu’en contradiction avec la loi électorale, le bureau de la CENI a demandé à plusieurs centres de compilation (dont certains de Kinshasa, de Kisangani, Goma) de ne pas afficher immédiatement les résultats de compilation mais de les envoyer d’abord au siège de la CENI pour un contrôle de cohérence ». Mais, les observateurs, tout comme les témoins des partis politiques, n’avaient pas accès au Centre National de Traitement des Résultats. Tout cela pourrait expliquer que « plusieurs résultats de BV rendus publics le soir du dépouillement …, notamment à Lubumbashi (Sud-Est), ne correspondent pas avec ceux publiés par la CENI ». En dénonçant, par ailleurs, les « 3,2 millions » de personnes ayant voté sur « des listes de dérogations ou d’omis », soit plus de 17 % du total des votants, la MOE-UE a laissé la « responsabilité » aux « acteurs politiques » et « institutions congolaises de mener leur propre examen des résultats et d’identifier les solutions à la situation actuelle ».

Celle où Joseph Kabila a officiellement remporté la présidentielle, avec 48,95 % des suffrages, loin devant son rival, Etienne Tshisekedi, crédité de 32,33 %, lequel, en rejetant « en bloc » les résultats de la CENI, s’est proclamé « Président élu ».

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