Livraison d’armes à la Russie par l’Afrique du Sud : Ramaphosa annonce une enquête en cours

Les autorités sud-africaines ont réagi immédiatement dans la suite des déclarations faites jeudi par l’ambassadeur des Etats-Unis en Afrique du Sud, Reuben Brigety, selon lesquelles Pretoria aurait fourni des armes et des munitions à la Russie pour sa guerre en Ukraine.

Le diplomate américain, s’exprimant lors d’une conférence de presse à Pretoria, soutient que la livraison de ces équipements militaires aurait été effectuée par l’intermédiaire d’un cargo russe Lady R accosté à Simons Town pendant trois jours en décembre dernier.
«Nous sommes persuadés que des armes ont été chargées sur ce navire et je parierais ma vie sur l’exactitude de cette affirmation», a-t-il insisté.

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a fait savoir, devant le Parlement, qu’une enquête était déjà en cours concernant ce bateau. Ce dirigeant a précisé que les investigations étaient d’ailleurs menées avec l’aide des services de renseignement américains.

Dans un communiqué paru quelques heures plus tard, la présidence sud-africaine a évoqué l’absence de preuves sur ces accusations de l’ambassadeur, susceptibles de porter un coup à la coopération entre les deux pays.

L’Afrique du sud et la Russie, membres des BRICS tous les deux, entretiennent de bonnes relations. D’ailleurs Pretoria a toujours refusé de condamner Moscou dans le cadre du conflit russo-ukrainien, préférant garder une position neutre, au grand dam des partenaires occidentaux.

Insistant sur sa neutralité, l’Afrique du Sud n’a pas hésité de participer, en février dernier, à des manœuvres navales avec la Russie et la Chine au large de ses côtes dans l’océan Indien. Cette initiative avait suscité l’inquiétude des Etats-Unis, et l’Union européenne et d’autres partenaires, en dépit du fait que Pretoria avait précisé que ces manœuvres conjointes étaient opérées dans un but de «partage des compétences et des connaissances opérationnelles».

Le mois dernier, Prétoria a affiché clairement son embarras face au mandat d’arrêt international émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le dirigeant russe Vladimir Poutine, alors que l’Afrique du Sud s’apprête à accueillir un sommet des Brics (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde et Russie) en août prochain.

Le parti au pouvoir en Afrique du Sud (membre de la CPI) a d’ailleurs menacé de quitter cette juridiction, avant de se ressaisir.

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