Les journalistes de la Radio nationale de Guinée en grève contre leur mise à l’écart

Les journalistes de la radio nationale de la Guinée-Conakry ont entamé une grève illimitée pour dénoncer leurs conditions de travail et leur mise sur la touche au profit de la télé, qui est privilégiée selon eux, sous la junte au pouvoir.

Les grévistes dénoncent «la mise à l’écart» de la radio, a dit Saa Martin Fancinadouno, secrétaire général du syndicat des travailleurs de la Radio Télévision Guinéenne (RTG). Seul un service minimum a été assuré mercredi, deuxième jour du mouvement, et aucun grand journal d’information n’a été diffusé.

«Depuis l’avènement du président Alpha Condé en 2010, la radio a été plongée dans un mépris total en terme de fonctionnement», a dénoncé  Fancinadouno.

Le président Condé a été renversé par un coup d’Etat militaire le 5 septembre, mais la marginalisation de la radio se poursuit sous la junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya, dont les services passent outre la radio pour la communication des actes officiels, a déploré Saa Martin Fancinadouno.

Ce dernier a également fait état d’un «manque d’équipements» pour la rédaction de la radio, où «il n’y a que deux ordinateurs et deux véhicules de reportage».

Selon l’ONG Reporters sans frontières (RSF), «les médias privés sont également régulièrement empêchés de suivre les Concertations nationales», laissant à la RTG, «le monopole de la couverture». Le 8 octobre dernier, «plusieurs chaînes se sont vues empêcher de couvrir l’investiture du Premier ministre, Mohamed Béavogui», a-t-elle déploré.

Depuis le 5 septembre, la junte a annoncé ses grandes décisions, comme la fermeture puis la réouverture des frontières ou encore la nomination d’un Premier ministre de transition, par des communiqués lus par des officiers en uniforme à la télévision nationale.

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