L’ONU alerte sur la situation de 600.000 personnes menées par l’insécurité alimentaire au Niger
L’Onu a prévenu qu’«une crise alimentaire d’envergure» est à redouter au Niger dans la région de Tillabéri (ouest nigérien), où près de 600.000 personnes sont déjà exposées à l’insécurité alimentaire.
«L’insécurité et les attaques récurrentes des éléments présumés de groupes armés non étatiques (GANE) ciblant les agriculteurs et les populations civiles auront cette année de graves répercussions sur la situation alimentaire déjà précaire de plusieurs milliers de ménages vivant dans la région de Tillabéri», prévient la Coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un rapport.
L’immense et instable région de Tillabéri (100.000 km2), riveraine de la zone des trois frontières (Niger, Burkina Faso et Mali), est le théâtre depuis 2017 d’actions sanglantes de groupes jihadistes liés à Al Qaïda et à l’État islamique (EI).
Près de 600.000 personnes «sont (déjà) à risque d’insécurité alimentaire», précise l’agence onusienne, citant de récents résultats préliminaires d’évaluation de la campagne agropastorale dans la zone. L’épouvantail d’une crise alimentaire a été engendré par «l’abandon des champs de cultures et des difficultés d’accès aux marchés», explique l’agence.
Ocha juge «la situation plus que préoccupante» dans le département de Banibangou au nord-est de Tillabéri, où plus de 79.000 personnes risquent de manquer de vivres.
L’ONU redoute «une crise alimentaire d’envergure» dans cette région et demande au «Gouvernement et ses partenaires de prendre des mesures fortes à la hauteur de l’ampleur de la situation».
Le 10 septembre dernier, pour sa première visite dans cette zone enclavée, le président nigérien, Mohamed Bazoum avait promis de poursuivre l’assistance alimentaire ainsi que la mise en place d’un dispositif sécuritaire plus musclé pour freiner les incursions d’assaillants du Mali.