Une célèbre journaliste égyptienne libérée après deux ans de détention sans jugement
La journaliste et blogueuse égyptienne, Esraa Abdel-Fattah, l’une des symboles de la révolution de 2011 en Egypte qui a renversé l’ancien président Hosni Moubarak, a été libérée dimanche après quasiment deux ans de détention provisoire sans jugement.
Son avocat Khaled Ali a publié dimanche sur son compte Facebook une photo d’Esraa Abdel Fattah après sa sortie de prison.
Connue pour avoir été l’une des fondatrices du « Mouvement du 6 avril » en 2008, à l’origine de la mobilisation de millions d’Egyptiens lors de la révolte de 2011 ayant provoqué la chute de Hosni Moubarak, Esraa Abdel-Fattah a été arrêtée en octobre 2019 pour «diffusion de fausses nouvelles et collaboration avec un groupe terroriste».
Agée de 43 ans, Esraa a retrouvé la liberté après une décision surprise du parquet égyptien de la libérer à l’issue de près de 22 mois de détention provisoire sans jugement. Selon la loi égyptienne, les périodes de détention provisoire sans jugement peuvent être prolongées jusqu’à deux ans.
Samedi soir, le parquet a également décidé de libérer le militant Abdel Nasser Ismaïl, leader du Parti de l’Alliance populaire (gauche), arrêté en septembre 2019 pour «participation à un groupe terroriste», selon des avocats des droits humains.
Dans le même temps, le journaliste et opposant égyptien Gamal El-Gammal, arrêté à son retour de Turquie en février dernier, a également été libéré.
Jeudi dernier, les Etats-Unis ont mis en garde l’Egypte contre le fait de prendre pour cible des militants des droits humains et indiqué que cela serait pris en compte lors de tractations en vue de ventes d’armes entre les deux pays alliés.
Le président Abdel Fattah al-Sissi est accusé de mener une impitoyable répression contre tous types d’opposition, islamiste comme libérale.