Gambie: Un rapport accablant contre l’ex-Président Jammeh

Une commission gambienne chargée de faire la lumière sur les crimes commis sous l’ex-président Yahya Jammeh, vient de boucler son rapport après deux années et demie de témoignages souvent accablants, jugés cruciaux pour d’éventuelles poursuites contre l’ex-président, en exil depuis 2017.

Le rapport de la Commission «Vérité, réconciliation et réparations» (TRRC), très attendu par les organisations de défense des droits de l’Homme, sera «soumis en juillet au président» Adama Barrow, a indiqué le secrétaire exécutif de la TRRC, Galleh Jallow.

Les commissaires ont assuré jeudi qu’ils n’étaient pas contre Jammeh mais «du côté de la vérité». Le dernier témoin a été entendu jeudi toute la journée. «Cinq ou six questions» restant à évoquer, son audition reprendra ce vendredi 28 mai, a indiqué la commission.

Depuis janvier 2019, grâce à des audiences retransmises en direct à la télévision, les Gambiens ont pu entendre avec effarement les récits de plus de 370 témoins, hommes et femmes, anciens ministres, simples civils ou soldats, victimes et ex-membres des escadrons de la mort de du régime, les « Junglers » (« Broussards »).

Parvenu au pouvoir par un putsch sans effusion de sang en 1994, Yahya Jammeh s’était fait largement élire et réélire sans interruption jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à Adama Barrow.

Après six semaines d’une crise à rebondissements provoquée par son refus de céder le pouvoir, il a finalement dû quitter le pays à la suite d’une intervention militaire ouest-africaine et d’une ultime médiation guinéo-mauritanienne.

La Commission pourra recommander des poursuites mais n’a pas le pouvoir de prononcer de condamnations. Les auditions «ont mis en évidence la nécessité d’ouvrir une enquête pénale sur les agissements de Jammeh», a estimé jeudi Human Rights Watch (HRW) dans un communiqué.

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