Une «permission» de sortie de prison refusée à l’ex-président Habré

La justice sénégalaise a refusé une demande de libération de l’ex-président tchadien Hissène Habré, condamné à perpétuité par une juridiction africaine à Dakar pour crimes contre l’humanité, ont indiqué dimanche ses avocats.

Ses avocats ont le 29 mars déposé une «demande de permission» visant sa libération, une requête adressée au juge de l’application des peines au Tribunal de grande instance hors classe de Dakar.

«Un refus a été opposé à cette demande», ont indiqué dans un communiqué dimanche ses avocats Ibrahima Diawara et François Serres.

«Le juge a tenu à mettre en avant l’avis défavorable de la commission pénitentiaire consultative présidée par lui-même et composée du directeur de l’administration pénitentiaire, du directeur de la prison» où est détenu M. Habré, ont-ils ajouté dans ce communiqué.

«Le raisonnement tenu pour refuser la permission est que la question de la santé est du ressort de la direction de l’administration pénitentiaire», ont expliqué les deux avocats, qui ont dénoncé une “règle de droit à géométrie variable”.

L’ancien dirigeant tchadien avait bénéficié le 7 avril 2020 d’une sortie de prison de 60 jours accordée par la justice sénégalaise. Hissène Habré, 79 ans, qui a dirigé le Tchad de 1982 à 1990, a été condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie à l’issue d’un procès à Dakar, après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.

Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression sous son régime.

Le tribunal qui a condamné M. Habré a également accordé 82 milliards de francs CFA (environ 125 millions d’euros) d’indemnités à plus de 7.300 victimes qui réclament toujours d’être indemnisées.

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