Sénégal-Crise électorale : L’opposant Sonko inculpé puis relâché
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko «est inculpé dans le dossier de viols et placé sous contrôle judiciaire», a confié à la presse l’un de ses avocats, Me Cira Clédor Ly.
«Il rentre chez lui. Il est libre», a précisé un autre avocat, Étienne Ndione, après la présentation de son client au juge.
L’opposant arrivé troisième de la présidentielle de 2019 et pressenti comme l’un des principaux concurrents à la présidentielle de 2024, a été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté. Le député crie au complot ourdi par le président Macky Sall, lui-même pour l’écarter de la prochaine présidentielle.
Ce lundi, des milliers de ses partisans ont convergé dans l’après-midi vers la place de la Nation, lieu traditionnel des rassemblements dans la capitale sénégalaise, Dakar.
La police a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, souvent très jeunes, qui les bombardaient de pierres. Ils répondaient à l’appel du collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant, des formations d’opposition et des organisations contestataires de la société civile qui avaient appelé «à descendre massivement dans les rues» à partir de lundi et pendant trois jours.
L’activité était considérablement ralentie dans la capitale où plane visiblement les sentiments d’inquiétude. Les autorités ont suspendu l’école pendant une semaine.
Les ambassades de l’Union européenne et de ses Etats membres, mais aussi des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de la Suisse, du Japon et de la Corée du Sud ont appelé à «une restauration pacifique du calme et du dialogue». Les Etats d’Afrique de l’Ouest ont exhorté pour leur part «au calme et à la retenue».