Afrique du Sud/Corruption: Jacob Zuma ne coopérera pas avec la justice

L’ancien président sud-africain Jacob Zuma a réaffirmé lundi qu’il ne se présenterait pas devant la commission enquêtant sur les soupçons de corruption généralisée sous sa présidence, malgré la récente décision de la Cour constitutionnelle lui ordonnant de témoigner.

La commission «ne peut attendre aucune coopération de ma part dans aucune des procédures à venir», a déclaré lundi l’ancien président (2009-2018) dans un communiqué.

«La colère qui a frappé ma personne ne connaît aucune limite», accuse-t-il, affirmant que ses enfants et associés ont également été «visés et harcelés» avec la fermeture de leurs comptes en banque. Il s’est dit prêt à ce que «le droit suive son cours», sans craindre d’être arrêté, jugé ou incarcéré. Il a également fustigé la décision de la cour constitutionnelle.

Le 28 janvier, la cour constitutionnelle d’Afrique du Sud, plus haute juridiction du pays, a ordonné à M. Zuma «de comparaître et de témoigner devant la commission», ajoutant qu’il n’avait «pas le droit de garder le silence pendant cette procédure». L’objectif de la commission Zondo est d’enquêter sur des allégations de corruption qui impliqueraient l’ancien président. Des allégations que ce dernier rejette en bloc, se disant victime d’un règlement de comptes politique.

Les conclusions de la commission anti-corruption ne déboucheront pas directement sur des inculpations, mais pourront être transmises au parquet pour d’éventuelles poursuites. Mais depuis la création de cette commission en 2018, Zuma multiplie les manœuvres pour éviter de témoigner, empilant les recours ou faisant valoir son droit au silence.

L’ex président d’Afrique du Sud a estimé lundi que «les lois de ce pays sont politisées, jusque dans la plus Haute Cour de ce pays».

L’ancien président (2009-2018) demande notamment la récusation du juge Raymond Zondo, qui dirige la commission d’enquête et qu’il accuse d’être partial. Englué dans les scandales, Jacob Zuma avait été poussé à la démission et remplacé par Cyril Ramaphosa, qui a promis d’éradiquer la corruption.

La commission d’enquête, qui devait initialement siéger jusqu’en mars, doit demander une prolongation en raison du retard causé par la pandémie de la Covid-19. Elle a déjà entendu des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d’affaires ou hauts fonctionnaires qui ont déballé au grand jour le linge sale de l’ère Zuma.

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