Libye : Ouverture des discussions pour désigner le prochain Premier ministre
Les participants au dialogue inter-libyen, parrainé par les Nations Unies, ont débuté lundi en Suisse des discussions pour choisir un nouveau Premier ministre et un Conseil présidentiel, chargés d’assurer la transition en attendant les élections de décembre.
Les 75 délégués libyens de tous bords ont jusqu’à vendredi pour désigner ces personnalités parmi une liste de 45 candidats, dont trois femmes. Le Conseil présidentiel sera composé de trois membres, assisté de deux adjoints, qui devront venir des trois régions du pays.
Parmi les 21 premiers ministrables, 13 sont originaires de la Tripolitaine, à l’ouest du pays. Selon les dernières tendances, le chef de l’exécutif devrait être issu de la région, plus précisément de la ville de Misrata, cité portuaire la plus puissante économiquement et point de sortie du pétrole libyen.
En Libye, deux grands blocs se dégagent. Le maréchal Haftar est soutenu par les Emirats arabes unis, l’Egypte et la Russie, alors que le Gouvernement d’union nationale (GNA) est appuyé militairement par la Turquie et des rebelles syriens transférés en Libye, selon l’ONU.
Depuis novembre 2020, la perspective d’une paix est devenue plus envisageable avec la mise en place d’un dialogue entre le GNA et le Parlement de Tobrouk. En vertu d’un accord de cessez-le-feu conclu entre les belligérants le 23 octobre 2020, les troupes étrangères et mercenaires devaient avoir quitté la Libye dans les trois mois. L’échéance, le 23 janvier, est cependant passée sans signe de retrait des mercenaires de la Libye.
Les Etats-Unis ont demandé jeudi 28 janvier «à la Turquie et à la Russie de commencer immédiatement le retrait de leurs forces» de la Libye, incluant militaires et mercenaires, dans une déclaration ferme de la nouvelle Administration démocrate de Joe Biden qui tranche avec la politique précédente du républicain Donald Trump.
En décembre 2020, les Nations unies avaient estimé à quelque 20.000 le nombre de mercenaires et militaires étrangers déployés auprès des deux camps rivaux, et recensé 10 bases militaires totalement ou partiellement occupées par des forces étrangères dans le pays.
Les parties en conflit se sont engagées à tenir des élections le 24 décembre et ont demandé un soutien de l’ONU pour ces scrutins.