Sahel: 3 jours de deuil national au Niger après le meurtre de cent villageois
Le Niger a décrété trois jours de deuil national et renforcer son dispositif sécuritaire dans la zone frontalière du Mali, a annoncé lundi le ministre de l’Intérieur, deux jours après la plus meurtrière attaque jihadiste contre des civils au Sahel.
«Nous avons décrété trois jours de deuil national (…) au niveau sécuritaire nous allons renforcer le dispositif» en augmentant notamment le nombre de soldats sur le terrain, a affirmé le ministre Alkache Alhada, à l’issue d’un Conseil national de sécurité exceptionnel, dirigé par le président Mahamadou Issoufou.
Samedi dernier, cent civils ont été tués dans deux villages de l’ouest du Niger, soit le plus lourd bilan d’une attaque contre des civils attribuée à des jihadistes, selon l’ONG ACLED qui répertorie les violences dans la région.
L’attaque a eu lieu dans la zone dite des «trois frontières» aux confins du Niger, du Mali et du Burkina Faso, principaux pays touchés par les groupes jihadistes affiliées à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique.
Dans la même bande frontalière entre Mali et Niger, sept soldats nigériens avaient été tués le 21 décembre à six jours du premier tour de la présidentielle. «Je voudrais au nom du peuple nigérien et en mon nom propre adresser nos condoléances les plus émues aux populations de Tchombangou et Zaroumdareye, suite à l’attaque lâche et barbare de leur village», a écrit le président Mahamadou Issoufou sur son compte facebook.
Le ministre Alhada a aussi annoncé la tenue de forums pour apaiser les tensions entre communautés et le don de nourriture aux populations touchées.
Les violences jihadistes sont venues se greffer sur des tensions communautaires, notamment «depuis plusieurs années» à la frontière entre Mali et Niger, théâtre de «rivalités entre communautés pour le contrôle de l’espace», selon l’International Crisis Group (ICG). Les violences contre les populations ne cessent de s’amplifier depuis 2012. Des milliers de civils ont été tués, et près de trois millions ont dû fuir leurs domiciles.