Mali : Guterres déplore la dégradation de la situation sécuritaire dans un Rapport
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dit lundi sa préoccupation au sujet de la détérioration de la situation sécuritaire au Mali, dans un rapport trimestriel remis au Conseil de sécurité.
Dans ce document, le chef de l’ONU s’affirme «préoccupé par la situation sécuritaire instable et en détérioration dans le centre et le nord du Mali». Le secrétaire général de l’ONU déplore en particulier «l’absence de progrès significatifs» dans les enquêtes menées sur les attaques ayant visé des Casques bleus.
Au cours des trois derniers mois, «la situation en matière de sécurité a continué de se détériorer (…) en particulier dans le Centre », relève Antonio Guterres dans son rapport. Dans le même temps, «dans le Nord, les groupes extrémistes violents sont restés actifs», ajoute-t-il.
En 2012, les militaires maliens s’étaient emparés du pouvoir par un coup d’État censé enrayer la déroute de l’armée face aux rebelles indépendantistes et jihadistes dans le Nord, mais qui l’a en fait précipitée, plongeant le pays dans une crise qui se poursuit.
La Minusma compte actuellement environ 14.500 militaires et policiers déployés au Mali. Outre les unités nationales maliennes, trois autres forces sont actives dans ce pays pour y améliorer la sécurité: la française Barkhane, la mission européenne Takuba constituée de forces spéciales, et la coalition militaire G5 Sahel formée de soldats issus de cinq pays du Sahel (Mali, Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso). Un rapport des Nations unies transmis mi-décembre au Conseil de sécurité accuse l’armée du Mali de «crimes de guerre» et des groupes armés de «crimes contre l’humanité».
Plusieurs signataires de l’accord de paix, dont les ex-rebelles du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et des groupes armés pro-gouvernementaux (Gatia et MAA-Plateforme), sont également responsables de «crimes de guerre», selon une Commission d’enquête de l’Onu. Elle a en outre accusé de «crimes contre l’humanité» d’autres acteurs du conflit, notamment des groupes armés jihadistes, mais aussi de la milice Dan Nan Ambassagou, qui s’est érigée en défenseure des Dogons.