Le Soudan et l’Ethiopie se séparent sans accord sur le tracé de leur frontière
Les négociateurs du Soudan et de l’Ethiopie se sont séparés mercredi à Khartoum, sans parvenir à un accord sur le tracé de la frontière commune des deux pays.
Selon un communiqué commun, «les deux parties ont convenu de soumettre des rapports à leurs dirigeants respectifs et que la prochaine rencontre se tiendrait à Addis-Abeba à une date qui sera déterminée ultérieurement».
Dès l’ouverture mardi de la réunion de Khartoum, le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen avait qualifié de «non amicale» l’attitude du Soudan, accusant les forces soudanaises d’avoir profité de la guerre au Tigré, région éthiopienne frontalière du Soudan, pour avancer sur des terres que l’Ethiopie revendique.
Des accrochages ont lieu régulièrement avec des agriculteurs éthiopiens venant cultiver des terres revendiquées par le Soudan. Le point le plus chaud est la région d’El Fashaga, dans l’Etat de Gedaref, où 250 km2 de terres agricoles sont convoités par les agriculteurs des deux pays.
Il y a une semaine, le Soudan a accusé l’armée éthiopienne et des miliciens affiliés d’avoir tendu sur son sol, à El Fashaga, une embuscade à ses soldats, causant la mort de quatre d’entre eux et en blessant une vingtaine d’autres.
Le Soudan a dépêché «d’importants renforts militaires» après l’accrochage du 15 décembre et «les forces armées soudanaises ont continué d’avancer sur les lignes de front à l’intérieur d’El Fashaga», selon l’agence officielle soudanaise Suna.
«Une fois la frontière délimitée, nous pourrons discuter de tout, y compris de la présence d’agriculteurs éthiopiens sur notre territoire. C’est la position officielle du gouvernement soudanais», avait déclaré aux journalistes, le porte-parole du gouvernement, Fayçal Mohamed Saleh.
Une réunion du Haut comité politique conjoint pour le tracé des frontières avait eu lieu en mai à Addis-Abeba, et une nouvelle réunion devait avoir lieu un mois plus tard mais elle avait été annulée.
L’accord sur le tracé des frontières remonte à 1902, avant l’indépendance du Soudan en 1956, entre la Grande-Bretagne et l’Éthiopie, mais des différends demeurent.