Présidentielle en Côte d’Ivoire: l’Onu s’inquiète face à une «situation tendue»

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé jeudi dans un communiqué s’inquiéter «de la situation tendue en Côte d’Ivoire avant l’élection présidentielle du 31 octobre», alors que l’opposition venait de rejeter des concessions du pouvoir.

Le chef de l’ONU «condamne les événements violents à Bonoua et Dabou qui ont fait plusieurs morts» et «réitère son appel aux leaders politiques et d’opinion pour qu’ils rejettent tout discours haineux et incitations à la violence d’inspiration politico-ethniciste», ajoute un communiqué diffusé par son service de communication. Antonio Guterres «encourage tous les acteurs politiques et leurs partisans à s’engager dans un dialogue constructif et à créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives et pacifiques», ajoute son texte.

L’opposition ivoirienne a rejeté jeudi les concessions proposées par le pouvoir sur une réforme de la Commission électorale pour mettre fin à son boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre. Pascal Affi N’Guessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), a réaffirmé lors d’une conférence de presse qu’il rejetait tout dialogue direct avec le gouvernement, réclamant «un cadre de facilitation internationale».

Ces annonces interviennent dans un climat sécuritaire tendu en Côte d’Ivoire. Le bilan des violences qui ont éclaté au début de la semaine à Dabou, une ville située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Abidjan, a été revu à la hausse dans la nuit de mercredi à jeudi. Au moins neuf personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées dans ces affrontements, selon le maire Jean-Claude Yede Niangne.

«Nous avons retrouvé un nouveau corps ce matin», a précisé l’élu, qui craint que le bilan ne s’alourdisse encore dans les heures à venir. La localité a été placée sous couvre-feu jusqu’à dimanche et des renforts de gendarmerie sont arrivés de la capitale économique pour sécuriser la zone.

A neuf jours de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire est plongée dans une violente crise préélectorale, qui a fait une vingtaine de morts depuis le mois d’août. Au pouvoir depuis 2010, le président Alassane Ouattara se présente à un troisième mandat controversé, tandis que les candidatures de plusieurs figures de l’opposition ont été invalidées.

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