Une vingtaine de formations politiques soudanaises appellent à un changement de régime

Près de 22 formations politiques soudanaises ont appelé mardi à un changement de régime à Khartoum, pour surmonter la crise économique déclenchée le 19 décembre par des manifestations à travers le Soudan, réclamant notamment le départ du président Omar el-Béchir au pouvoir depuis 1989.

Ces formations politiques, y compris certains proches du gouvernement, revendiquent dans un communiqué, l’établissement d’un «nouveau régime» au Soudan.

«Le régime d’el-Béchir n’est pas en mesure de surmonter la crise, en raison de son isolement politique, économique, régional et international», assurent les signataires dudit communiqué.

Ils appellent à la mise en place d’un nouveau «gouvernement de transition (…) qui convoquerait des élections pour rétablir la démocratie et les libertés publiques» dans le pays.

La contestation qui a gagné plusieurs villes y compris la capitale Khartoum, après une hausse des prix du pain, passé mi-décembre d’une livre soudanaise (1 centime d’euro) à trois livres en plein marasme économique, s’est vite transformée en un mouvement de contestation contre le régime du président Béchir, au pouvoir depuis 1989.

Depuis le début de la crise, au moins 19 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées, selon un bilan officiel. L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a fait état de 37 morts.

Les forces antiémeutes ont tiré lundi des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants scandant « Liberté, Paix et Justice » et la « révolution est le choix du peuple », à Khartoum qui planifient de défiler jusqu’au palais présidentiel.

Vendredi, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé les autorités soudanaises à « mener une enquête approfondie sur les morts et la violence » et souligné la nécessité de « garantir la liberté d’expression et de rassemblement pacifique ».

Le président Béchir a ordonné mardi la création d’une commission d’enquête sur les violences meurtrières contre les manifestants, extenués par une crise monétaire aigüe et une inflation galopante, en dépit de la levée par les Etats-Unis de leur embargo commercial en octobre 2017.

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