RDC : Joseph Kabila se retire de la course présidentielle et désigne son dauphin
Le président congolais Joseph Kabila a désigné mercredi l’ex-ministre de l’intérieur Emmanuel Ramazani Shadary, comme candidat à sa succession à l’élection présidentielle prévue en décembre en République démocratique du Congo (RDC), une première dans ce pays qui n’a jamais connu de transition pacifique.
Emmanuel Ramazani Shadary, 57 ans, jusqu’ici secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, principale formation politique de la coalition au pouvoir), sera le candidat du Front commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale de Joseph Kabila, pour la prochaine présidentielle en RDC.
«Emmanuel Ramazani Shadary, notre candidat, est catholique pratiquant», a insisté le porte-parole du gouvernement Lambert Mende en faisant part à la presse du choix du président Kabila.
Il a été ministre de l’Intérieur du 20 décembre 2016 à février 2018, lors d’une période de fortes tensions liées au maintien du président Kabila au-delà de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel.
Originaire de la province du Maniema, dans l’est de la RDC, Shadary est l’un des caciques de la Majorité présidentielle. Surnommé «coup sur coup», cet ancien vice-Premier ministre figure parmi la douzaine de personnalités congolaises sanctionnées par l’Union européenne (UE) depuis 2017 pour violations des droits de l’Homme.
Les leaders de l’opposition ont salué une «victoire» avec le retrait de Kabila de la course présidentielle et de respecter finalement son engagement «à quitter le pouvoir».
«Pour la première fois, un peuple d’Afrique centrale est parvenu à empêcher un chef d’Etat puissamment soutenu par les forces armées de modifier la Constitution et l’a forcé à quitter le pouvoir», avance Christophe Lutundula, porte-parole d’Ensemble, la coalition de l’opposant Moïse Katumbi.
«Nous avons gagné une bataille importante mais la lutte continue: celle d’une vraie alternance et des élections où voter ne sera pas une formalité (…), avec la certitude que le résultat reflète ce choix souverain», a réagi le mouvement citoyen pro-démocratie Lutte pour le changement.
Les élections présidentielles en RDC sont prévues le 23 décembre. S’il quitte le pouvoir début 2019, Kabila, 47 ans, restera quand même sénateur à vie, selon la Constitution.