Un juge des élections au Cameroun, souhaite la candidature du président Paul Biya
Jean Fouman Akame, un membre influent du Conseil constitutionnel du Cameroun, a signé un appel à la candidature en 2018 du président Paul Biya.
Le nom de ce membre du Conseil constitutionnel, figure sur la liste des signataires de cet appel qui a été publié par le quotidien d’Etat, Cameroon Tribune.
Au Cameroun, le conseil constitutionnel censé être indépendant,est chargé notamment de proclamer les résultats de la présidentielle et de gestion du contentieux électoral. Il est composé de nombreux membres sont issus du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti au pouvoir.
Une élection présidentielle est prévue à la fin de l’année, en principe en octobre dans le pays. Plusieurs personnalités ont déjà fait part de leur intention d’être candidats, mais M. Biya, 85 ans, au pouvoir depuis 1982n’a lui pas encore dit s’il briguera un nouveau mandat. Il est cependant présenté par son parti politique comme le candidat « naturel ».
Dans une « motion de soutien » à Paul Biya, des responsables du parti au pouvoir et des chefs traditionnels du sud du Cameroun, région d’origine du chef de l’Etat, lui demandent « solennellement de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2018, pour laquelle il est assuré de notre soutien massif, unanime et inconditionnel ».
Le nom de Jean Fouman Akame, membre du Conseil constitutionnel, est sur la liste des signataires de cet appel qui a été publié par la presse et les réseaux sociaux.
« Paul Biya est notre candidat à la prochaine élection présidentielle, au regard de son bilan éloquent, de sa crédibilité nationale et internationale, diplomatique, économique, sociale et culturelle », ont écrit les auteurs de l’appel.
Pour leur part, les opposants qualifient le bilan de l’actuel chef de l’Etat de « chaotique ».
Magistrat réputé proche de M. Biya, M. Fouman Akame occupait, jusqu’à sa nomination au Conseil constitutionnel, le poste de conseiller du président chargé des questions juridiques. Il s’agit d’un des hommes les plus influents de son régime.
Il y a une dizaine de jours, l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, Peter Henry Barlerin, avait été convoqué par le gouvernement pour avoir publié un communiqué dans lequel il disait avoir « suggéré (lors d’un entretien) au président qu’il devrait réfléchir à son héritage et à comment il veut que l’on se souvienne de lui dans les livres d’histoire ».
L’ambassadeur américain avait également dénoncé des exactions dans les régions anglophones, commises par les forces gouvernementales.