Omar el-Béchir ordonne la libération de « tous les détenus politiques » au Soudan

Le président soudanais Omar el-Béchir a ordonné mardi la libération de « tous les détenus politiques » emprisonnés dans son pays, pour la plupart arrêtés après des manifestations contre la hausse des prix, a rapporté l’agence officielle Sunamédia d’Etat.

« Le président Omar el-Béchir a émis un décret stipulant la libération de tous les détenus politiques dans le pays », a publié le media d’Etat, précisant que cette mesure s’inscrivait dans le cadre de « la promotion de la paix au sein de toutes les formations politiques ».
En janvier, des centaines de dirigeants de l’opposition, de militants des droits de l’Homme et de manifestants avaient été arrêtés dans plusieurs villes du payslors de protestations contre la hausse des prix notamment du pain.Les ambassadeurs des Etats-Unis et de l’Union européenne au Soudan avaient exhorté les autorités à libérer les dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations.
Certains militants ont déjà été libérés mais plusieurs opposants politiques demeurent en détention comme le secrétaire général du parti communiste soudanais, Mokhtar al-Khatib et Khaled Omar du parti du Congrès soudanais.
Le lundi 02 avril, devant le Parlement, le président Béchir a menacé de poursuivre les dirigeants politiques de son pays qui entretiennent des liens avec des groupes rebelles.Quelques jours plus tard, le procureur de la sûreté de l’Etat soudanais a accusé l’ancien Premier ministre et principal dirigeant de l’opposition soudanaise, Sadek al Mahdi, de collaboration avec les rebelles pour renverser le régime du président Omar el-Béchir.
Sadek al-Mahdi, dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan, avait été chassé par le coup d’Etat fomenté en 1989 par le général el-Béchir, l’actuel président. Il dirige Al-Oumma, l’une des plus anciennes formations politiques du pays.
Les accusations à l’encontre de l’ancien Premier ministre, dont certaines sont passibles de la peine de mort, ont été déposées par le NISS auprès du procureur de la sûreté de l’Etat, Mouatassim Abdallah.
Ces dernières décennies, des soulèvements de minorités ethniques contre le régime soudanais ont fait des dizaines de milliers de morts, notamment au Darfour (ouest), et des millions de déplacés.

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