Sud Soudan : Manifestation à Juba pour dénoncer la restriction américaine des transferts d’armes

Des centaines de Sud-soudanais ont défilé dans les rues de Juba, la capitale, pour protester contre la décision des États-Unis de restreindre les transferts d’armes vers leur pays, plongé dans une guerre civile meurtrière depuis décembre 2013.

Le département d’État américain avait annoncé vendredi, des restrictions sur les transferts d’armes vers le Soudan du Sud, en représailles contre la «violence continue et à la brutalité contre des civils et des humanitaires».

Mais les manifestants considèrent cette décision comme une attaque contre la souveraineté de leur pays et «une tactique pour affaiblir le gouvernement» du président Salva Kiir, partie prenante dans le conflit. «Nous demandons au gouvernement des Etats-Unis de revoir sa décision», a expliqué à la presse l’un des organisateurs de la marche, Taban Luka.

Le cortège, après s’être arrêté devant l’ambassade des Etats-Unis pour y déposer une pétition, a poursuivi son trajet vers la principale base de la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss), qui a été visée par des jets de pierres.

La manifestation a donné lieu à des débordements et une correspondante canadienne de l’agence Associated Press a été frappée au sol par de jeunes manifestants, qui l’ont visiblement prise pour une Américaine. La victime a été brièvement prise en charge dans une clinique de l’ONU, avant de pouvoir rentrer chez elle.

Apres son indépendance en 2011, le Soudan du Sud s’est enfoncé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts, près de quatre millions de déplacés et provoqué une crise humanitaire catastrophique.

Les nombreux cessez-le-feu signés entre le gouvernement du président Salva Kiir et le principal groupe rebelle, celui de l’ancien vice-président Riek Machar, n’ont jamais être respectés.

Une nouvelle série de pourparlers de paix a été lancée lundi en Ethiopie, au cours desquels, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a prévenu que «le moment (était) venu» d’imposer des sanctions contre ceux qui entravent les efforts de paix dans le pays.

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