Le maire de Dakar, Khalifa Sall perd son immunité parlementaire

Le maire de Dakar, Khalifa Sall ne bénéficie plus de son immunité parlementaire. Les députés ont voté à une large majorité samedi soir, la levée de cette immunité, par 125 voix pour, 23 contre, lors d’une séance plénière extrêmement tendue dans la capitale du Sénégal.

L’opposant au président sénégalais, Macky Sall, emprisonné depuis mars et élu député en juillet, va donc être jugé pour «détournement de fonds publics» dans l’affaire de la caisse d’avance de la mairie de Dakar.

Khalifa Sall est poursuivi par la justice, pour le détournement de plus de 2,7 millions d’euros prélevés pendant plusieurs années des caisses de la mairie. Alors que ses soutiens estiment qu’il paye pour son statut de dissident du parti socialiste, membre de la coalition au pouvoir, et demandent qu’il puisse bénéficier de l’immunité parlementaire même s’il était déjà en détention préventive au moment de son élection.

Pendant le vote de la levée de son immunité, les forces de l’ordre avaient dispersé à coups de gaz lacrymogènes quelques dizaines des partisans de Khalifa Sall aux abords de l’Assemblée, dans le centre de la capitale sénégalaise, selon les médias locaux.

Pour Madické Niang, cadre du Parti démocratique sénégalais (PDS), leader de l’opposition, ce vote est contraire aux règles démocratiques.

« J’ai mal, parce qu’aucune règle n’a été respectée… Je me disais qu’ils feront tout pour donner à Khalifa Sall les droits que la Constitution lui concède. Le droit de se défendre est un droit sacré à toutes les étapes. On aurait dû suspendre les poursuites et l’entendre», a-t-il dit au terme de la session.

Khalifa Sall n’a pas été entendu par la commission parlementaire chargée de statuer sur sa levée d’immunité, estimant qu’en tant que député, il ne pouvait être entendu qu’en état de liberté. Mais la majorité lui a reproché de ne pas avoir répondu à la lettre de convocation qui lui a été envoyée cette semaine en prison et de ne pas «avoir voulu» être entendu.

Khalifa Sall avait présenté à Dakar une liste dissidente victorieuse aux élections locales de 2014. Il a ensuite multiplié les critiques contre la coalition présidentielle, appelant notamment à voter non au référendum constitutionnel du 20 mars 2016.

Pour un bon nombre de ses soutiens et sympathisants, la levée de l’immunité parlementaire de Khalifa Sall vise à écarter le principal rival du chef de l’Etat à la présidentielle de 2019.

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