Amnesty et la LADDH dénonce des « expulsions massives illégales » de Subsahariens par l’Algérie

Plus de 2.000 migrants d’Afrique subsaharienne ont été arrêtés depuis le 22 septembre en Algérie et expulsés vers le Niger et le Mali, a déploré lundi, Amnesty International, dénonçant des « arrestations arbitraires » et des expulsions massives « illégales ».
La plupart de ces personnes, arrêtées à Alger, dans sa périphérie et à Blida (à 50 km au sud-ouest), précise Amnesty dans un communiqué, ont été conduites en bus à Tamanrasset, près de 2.000 km plus au sud, avant d’être « abandonnées » dans le désert par les autorités algériennes non loin de la frontière nigériennes.
C’est une véritable chasse à la sorcière que les autorités algériennes ont engagé pour la seconde fois, contre les migrants de couleur en provenance des pays subsahariens.

De son côté le président de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH), Me Saleh Dabouz, a dénoncé le caractère « raciste » d’une instruction ministérielle interdisant les migrants clandestins dans les transports publics.

Le ministère algérien des Travaux publics et des Transports a en effet, transmis une directive à ses directions de transport dans les 48 wilayas les invitant à veiller à la dispersion de ces migrants en léguant aux chauffeurs de bus et de taxis des pouvoirs de police.

« Dans le cadre de l’opération de lutte contre l’immigration clandestine et en application à la directive ministérielle citée en référence, il est formellement interdit aux opérateurs des transports terrestres urbains, interurbains, inter-wilayas ainsi que les chauffeurs de taxi, de transporter à bord de leurs véhicules des migrants clandestins subsahariens. Les contrevenants à cette présente directive seront sanctionnés par un retrait définitif de leur permis de conduire », pouvait-on lire sur ladite note.

« Est-ce que le gouvernement algérien est devenu raciste ? Est-ce qu’il combat le fait de se réfugier pour des raisons sécuritaires, économiques ou politiques de façon raciste et en dehors du droit international ? », s’est interrogé le président de la LDDH sur sa page Facebook.
Pour le quotidien « Algérie Focus », les propos « racistes et discriminatoires » de l’ex-chef de cabinet à la présidence de la République et actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, envers les migrants subsahariens semblent avoir trouvé écho à l’intérieur même des institutions de l’Etat.
Après avoir exécuté des expulsions de masse, le gouvernement compte mener la vie dure à ce qui subsiste des migrants en leur interdisant l’accès aux moyens de transport public, déplore la publication.

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