La Commission kényane des droits de l’Homme s’oppose à la fermeture du camp de Dadaab
La commission kényane des droits de l’homme (KNCHR) a saisi la justice kenyane pour contester la fermeture annoncée par le gouvernement du camp de réfugiés de Dadaab, le plus grand au monde, et le renvoi dans leur pays des réfugiés somaliens.
« La fermeture du camp de réfugiés de Dadaab va mettre en danger et entraîner la persécution de réfugiés et demandeurs d’asile s’ils sont renvoyés de force sans une évaluation correcte de leur sécurité » peut-on lire sur le document de cette plainte, dont une copie a été transmise ce lundi à la presse.
Le camp de réfugiés de Dadaab, est situé près de la frontière avec la Somalie, et accueille 350.000 personnes, des Somaliens pour la plupart fuyant leur pays déchiré depuis plus de 20 ans par la guerre civile.
La KNCHR, qui est un organisme indépendant instauré par la Constitution kényane, estime que la fermeture de ce camp violerait « divers instruments légaux nationaux, régionaux et internationaux protégeant les réfugiés ».
En attendant que la plainte soit examinée dans le fond, la commission kényane des droits de l’homme a demandé à la justice de suspendre la décision du gouvernement kényan de rapatrier les réfugiés somaliens, et que l’organisme gouvernemental en charge des réfugiés (DRA), dissous par le gouvernement, reprenne ses activités.
La dissolution de la DRA signifie que même si des réfugiés déposent des demandes pour en obtenir le statut, il n’y a plus aucune autorité administrative pour examiner leur dossier.
En raison des «intérêts de sécurité nationale », le gouvernement kényan avait annoncé le mois dernier, qu’il cesserait d’accueillir des réfugiés somaliens et fermerait le camp de Dadaab « au plus tard au mois de novembre ».
Le gouvernement kényan assure que c’est à Dadaab qu’avaient été planifiées les attaques meurtrières des islamistes somaliens Shebab contre le centre commercial Westgate à Nairobi, en 2013, et contre l’université de Garissa (nord-est du Kenya), en 2015.
Alors que le gouvernement ne cesse de répéter qu’il mettra ses plans à exécution, plusieurs voix du monde humanitaire ou universitaire se sont élevées pour contester ce projet et mettre en doute sa faisabilité, tant logistique que juridique.