Angola-Elections : L’opposition réclame un recomptage des voix
Quatre partis de l’opposition en Angola ont jugé ce dimanche «irréguliers» les résultats qui ont accordé la victoire au parti au pouvoir depuis quarante-deux ans, et exigé un recomptage des voix exprimées lors des élections générales du 23 août.
Alors que la Commission nationale électorale «CNE» se prépare à proclamer mercredi, les résultats définitifs des élections générales du 23 août, le chef de l’Union pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), Isaias Samakuva a déploré dans une déclaration lue devant la presse, que le «processus de détermination des résultats définitifs (…) n’ait pas été mené dans la majorité des cas, conformément à la loi».
Outre Samakuva, les présidents de la CASA-CE, Abel Chivukuvu, du PRS, Beneito Daniel, et du FNLA, Lucas Ngonda ont signé un document dans lequel, ils jugent le processus électoral «inconstitutionnel et illégal» et exigent un «nouveau comptage au niveau des provinces», ainsi que son contrôle par «une commission des bons offices de la société civile et des églises».
Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA- au pouvoir) a été crédité par la Commission nationale électorale de 61,1% des suffrages et d’une majorité absolue de 150 des 220 sièges du Parlement, selon un comptage provisoire portant sur 97% des bureaux de vote publié deux jours après le scrutin.
Si la victoire du MPLA se confirme, elle doit faire de son candidat, Joao Lourenço, l’ex-ministre de la Défense, le successeur du président sortant, Jose Eduardo dos Santos, 75 ans, qui a décidé de prendre sa retraite après trente-huit ans d’un règne sans partage.
Joao Lourenço avait promis lors de sa campagne, de réaliser «un miracle économique». Pour y parvenir, il devra d’abord faire face à une grave crise économique engendrée par la chute des prix du pétrole, la principale source de revenus du pays.
Mais en face, les chefs de l’opposition ont menacé dimanche de recourir aux «autres moyens de lutte prévus par la Constitution et la loi», si leurs exigences ne sont pas satisfaites.
Au lendemain du scrutin, le secrétaire général adjoint de l’Unita, Rafael Savimbi, avait déjà averti que son parti était déterminé à contester les résultats devant la justice et à appeler ses partisans à manifester.