Kémi Séba acquitté par la justice sénégalaise dans l’affaire du Franc CFA

L’activiste franco-béninois Kémi Séba, président de l’ONG Urgences panafricanistes, arrêté à Dakar, pour avoir brulé un billet de 5000 FCFA en public, le 19 août, lors d’une journée «contre la Françafrique » a été relaxé ce mardi par le tribunal sénégalais des flagrants délits.

A l’issue de plus de deux heures de débats houleux, le juge n’a pas suivi le réquisitoire du parquet qui avait demandé 3 mois de prison avec sursis pour Kémi Séba et la relaxe pour son co-accusé Bentaleb Sow.

L’annonce de la relaxe de Kémi Séba a été saluée bruyamment par une centaine de ses supporteurs, présents depuis le début de la matinée au palais de justice de Dakar, où ils scandaient des slogans comme «A bas la Françafrique», «A bas le F.CFA».

La plainte contre l’activiste franco-béninois Kémi Séba, qui réside au Sénégal et s’est présenté au tribunal comme « chroniqueur politique », a été portée par la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), dont le siège est à Dakar.

La BCEAO est l’institut d’émission en Afrique de l’Ouest du franc CFA, monnaie qu’utilisent 14 pays francophones de l’ouest et du centre du continent, totalisant 155 millions d’habitants.

L’institution financière reproche à M. Séba, d’avoir brûlé le 19 août un billet de 5000 FCFA, en public, ce qui constitue un délit de destruction de signe monétaire, puni par la loi sénégalaise d’une peine de prison.

La banque a réclamé a alors réclamé lors du procès, un franc symbolique en guise de dommages et intérêt.

Devant le tribunal, l’accusé a revendiqué un acte « symbolique ». « L’objet de la manifestation était d’exposer les méfaits de la Françafrique », a-t-il dit.

Ses avocats ont de leur côté argué que le code pénal sénégalais punit la destruction « des » billets de banque, mais non d’un seul. Mais ils ont aussi porté le débat sur la légitimité du franc CFA ou sur le rôle des anciennes puissances coloniales, en particulier la France.

Ceux de la BCEAO avaient pour leur part accusé Kémi Séba de « semer la confusion » sur la politique monétaire de l’institution et affirmé qu’il était « archi-faux » de dire que Paris disposait d’un « droit de véto » sur ses décisions.

Kémi Séba, avait été interpellé le 25 août à son domicile de Dakar, puis placé en en détention préventive. Dernièrement il a reçu de nombreux soutiens. Certains, comme l’écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop, ont qualifié son arrestation de « politique ».

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