Tchad : la Perpétuité confirmée pour Hissène Habré

Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) ont définitivement condamné ce jeudi à Dakar, l’ex-président tchadien, Hissène Habré à la prison à vie pour crimes contre l’humanité, à l’issue de son procès en appel.

Le procès de l’ex-président Tchadien s’était déroulé en janvier devant une cour spéciale africaine présidée par le magistrat malien, Wafi Ougadèye, qui a rendu son verdict jeudi, confirmant les chefs d’accusation  pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de torture.

Il est reproché à Hissène Habré, 74 ans, des violations de droits de l’homme par son régime (1982-1990) ayant fait quelque 40.000 morts. Il a en revanche été acquitté pour l’accusation de viol.

«Depuis plus de 26 ans je travaille pour que Habré soit condamné pour les crimes qu’il a commis. Aujourd’hui je suis enfin en paix. J’espère que tous les dictateurs en Afrique ont compris le message – personne n’est au-dessus des lois », a déclaré Souleymane Guenguen, fondateur de l’Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré (AVCRHH).

La condamnation définitive d’Hissène a été également saluée par des plaignants, leurs soutiens et des défenseurs des droits humains.

Cependant Me Mbaye Sène l’un des trois avocats commis d’office pour défendre l’accusé, a regretté jeudi devant la presse, qu’«aucune démonstration de sa culpabilité (de Habré) n’a été faite».

Me Delphine Kemneloum Djiraibé, des parties civiles a indiqué que la Cour a également ordonné que quelque 82 milliards de FCFA (plus de 125 millions d’euros) soient versés à près de 7.400 victimes.

Hissène Habré avait été condamné par le tribunal spécial le 30 mai 2016, à la perpétuité pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, tortures et viols puis il a été condamné le 29 juillet 2016, à payer jusqu’à 20 millions de FCFA (plus de 30.000 euros) par chacune des victimes.

Durant tout son procès, il a refusé de s’exprimer ou d’être représenté devant une juridiction qu’il a toujours récusée.

Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) sont un tribunal spécial africain créé en vertu d’un accord entre l’Union africaine (UA) et le Sénégal, où l’ex-dictateur Hissène Habré s’était réfugié après avoir été renversé en décembre 1990 par l’actuel président tchadien, Idriss Deby Itno.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *