La justice sud-africaine déclare « inconstitutionnel » le retrait de du pays de la CPI

La justice sud-africaine saisie par l’opposition, a estimé mercredi, que la lettre de retrait de la CPI envoyée en octobre dernier à l’ONU, était « inconstitutionnelle et invalide » parce qu’elle n’avait pas été précédée « d’une approbation du Parlement ».

Le juge Phineas Mojapelo, de la Haute-Cour de Pretoria a précisé que le gouvernement et le président Jacob Zuma « doivent sur le champ révoquer la notice de retrait ».

Un revers pour le gouvernement de Zuma qui a décidé de claquer la porte de la Cour pénale internationale (CPI), dont il dénonce un parti-pris contre les dirigeants africains.

Un argument fallacieux pour le principal parti de l’opposition, l’Alliance démocratique (DA), qui avait alors saisi la justice, en déplorant que le gouvernement ait court-circuité le Parlement.

Selon un député de cette Alliance, James Selfe, « ce retrait (…) était irrationnel et inconstitutionnel », ajoutant que « nous aimerions que l’Afrique du Sud reste à la CPI, car nous croyons que c’est en accord avec notre Constitution et avec l’héritage que nous a laissé Nelson Mandela ».

« Le gouvernement va se pencher sur les motivations du jugement et décider de faire appel ou non », a réagi de son côté mercredi, le porte-parole du ministère de la Justice, Mthunzi Mhaga.

L’ex-président de la Gambie Yahya Jammeh avait décidé de faire de même mais son successeur Adama Barrow, élu en décembre dernier, a annulé la procédure de retrait de la Gambie de la CPI.

Depuis son entrée en fonction en 2003, la CPI a ouvert dix enquêtes, dont neuf dans des pays africains. Le tribunal installé à La Haye est menacé depuis des mois d’une vague de retraits de la part de plusieurs pays africains.

Outre l’Afrique du Sud, le Burundi a déjà annoncé sa décision de quitter la CPI en octobre. A l’inverse, d’autres pays africains comme le Sénégal et le Botswana, entre autres, soutiennent ouvertement la CPI.

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