Le départ en exil de Jammeh ouvre une nouvelle page en Gambie

Après le départ en exil du président sortant de la Gambie, Yahya Jammeh qui, après six semaines de crise a finalement cédé à la pression militaire et diplomatique de ses voisins ouest-africains, la Gambie était dans l’attente dimanche de l’arrivée du nouveau président Adama Barrow.

Le départ en exil samedi soir de Yahya Jammeh a été obtenu à l’issue de la dernière médiation, conduite par les présidents mauritaniens, Mohamed Ould Abdel Aziz et guinéen, Alpha Condé, mandatés par la Cédéao (15 pays membres dont la Guinée mais pas la Mauritanie).

D’après des sources contactées à Malabo, Jammeh et sa suite sont arrivés dans la nuit. Cependant, les autorités de Guinée équatoriale n’ont pas confirmé la présence de Jammeh sur leur sol.

Dans une déclaration commune publiée peu après son départ, la Cédéao, l’Union africaine et l’ONU ont annoncé garantir ses droits, y compris à revenir dans son pays, saluant sa «bonne volonté» pour parvenir à un dénouement pacifique de la crise.

Adama Barrow, le président élu séjourne depuis le 15 janvier à Dakar, où il a prêté serment jeudi dans l’ambassade gambienne. Les forces de la Cédéao resteraient en Gambie « le temps nécessaire » pour sécuriser le retour de Barrow, qui était prévu hier dimanche, d’après une source à la présidence sénégalaise.

Les Gambiens qui attendent beaucoup de changement du nouveau président, sont sortis samedi soir, dans les rues, pour manifester leur joie, notamment à Grand Banjul (banlieue), en apprenant que Yahya Jammeh avait effectivement quitté le pays.

Soupçonné de vouloir à tout prix s’accrocher au pouvoir, qu’il a exercé sans partage pendant 22 ans, Jammeh avait étonné le monde en félicitant chaleureusement le 2 décembre son opposant Adama Barrow pour sa victoire à l’élection présidentielle, avant de se raviser une semaine plus tard, un revirement à l’origine de la crise.

Porté à la tête de l’Etat par un putsch sans effusion de sang en 1994 dans cette ex-colonie britannique enclavée dans le Sénégal à l’exception d’un étroit littoral atlantique, il a été élu une première fois en 1996, puis réélu trois fois.

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