Nigeria : Découverte d’un charnier dans le bastion des séparatistes du Biafra
La police secrète nigériane a découvert 55 corps qui ont été enterrés dans une forêt au sud-est du Nigeria, une région considérée comme le bastion du groupe séparatiste « Peuple indigène du Biafra » (IPOB), accusé par les autorités d’être les auteurs de ces crimes.
«Les services ont mis au jour le rôle odieux joué par les membres du Peuple indigène du Biafra dans l’enlèvement de cinq résidents de l’ethnie Haoussa-Fulani», a déclaré samedi, le porte-parole du département nigérian des services d’Etat (DSS), Tony Opuiyo.
« Les hommes kidnappés ont été découverts dans la forêt d’Umuanyi, dans l’Etat d’Abia, où nous pensons qu’ils ont été tués par leurs ravisseurs et enterrés sommairement aux côtés de 50 autres personnes non identifiées», a indiqué le porte-parole, précisant que «des arrestations ainsi que l’enquête en cours montrent que des éléments de l’IPOB ont mené cette ignoble action».
Peuple indigène du Biafra (IPOB) est un mouvement indépendantiste fondé par Nnamdi Kanu, directeur de Radio Biafra, qui est actuellement poursuivi par la justice nigériane pour «propagation d’un agenda de sécession» avec l’intention de «mener une guerre contre le Nigeria», pourtant le Nigeria est aux côtés de l’Algérie et de l’Afrique du Sud, l’un des grands supporters africains du Front Polisario, qui revendique lui aussi l’indépendance d’une partie du Sahara marocain, dit «Sahara Occidental».
« Les allégations du DSS ne sont pas crédibles et ne reposent sur aucune preuve, le MASSOB et l’IPOB sont des organisations non-violentes », a défendu Uchenna Madule, chef du Mouvement pour la réalisation de l’Etat souverain du Biafra, un autre groupe séparatiste. Il accuse les autorités d’Abuja de vouloir les faire passer pour des «groupes terroristes».
La sécession du Biafra, sept ans après l’indépendance du Nigeria, avait débouché sur un conflit féroce de trois ans (1967-70) et la mort d’environ un million de personnes, parmi lesquels beaucoup ont succombé à la maladie et à la famine.