Les autorités burkinabés veulent interdire l’implication de militaires dans la vie politique

kafando-bfLe président de la transition burkinabé, Michel Kafando a mis en place ce mardi une commission de réforme de l’armée avec pour mission d’«interdire définitivement l’implication du militaire dans la politique».

Michel Kafondo a indiqué que cette commission qui est formée d’une trentaine d’officiers supérieurs et d’officiers généraux vise également au « renforcement de la bonne gouvernance » et « de la responsabilité » de l’armée.

Ladite Commission a un délai de six mois, pour «faire des propositions réalistes, à même de lever les obstacles de construction d’une armée véritablement républicaine » a-t-il plaidé.

« Durant les 27 ans de règne du régime précédent, les Forces armées nationales ont continué de perdre progressivement les valeurs qui fondent l’essence même d’une armée: discipline, cohésion, loyauté, intégrité éthique, respect de la hiérarchie, unicité du commandement », a relevé Kafando qui avait été séquestré mi novembre par le Régiment de sécurité présidentielle.

Depuis son indépendance en 1960, le Burkina Faso, ex-colonie française, a connu une demi-douzaine de coups d’Etat. Six des huit présidents ayant dirigé le pays étaient des militaires. Et depuis 1999, le pays a connu plus de quatre mutineries.

Des observateurs estiment que cette forte implication des militaires dans la vie politique a souvent mis à mal la cohésion au sein de l’armée aggravant les clivages entre jeunes soldats et officiers supérieurs.

L’armée a été également ces derniers mois mise à rude épreuve suite à l’insurrection populaire qui a chassé le président Blaise Compaoré, et surtout au putsch manqué du 17 septembre 2015.

La désapprobation populaire, la pression des Chefs d’États africains de la CEDEAO, ainsi que la volonté d’une jeune génération d’officiers a permis de faire avorter le putsch militaire contre le gouvernement de la transition. Une quarantaine de militaires ont été depuis arrêtés.

Une loi votée en avril dernier, oblige les militaires à démissionner de l’armée avant de s’engager en politique.

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