Gabon : Deux militantes de l’opposition aux arrêts dans le cadre de l’enquête sur l’incendie de l’ambassade du Bénin

Deux militantes de l’opposition gabonaises ont été interpellées dans le cadre de l’enquête ouverte sur l’incendie de l’ambassade du Bénin. Ce service diplomatique avait été mis à feu, le dimanche 12 avril 2015, lors des manifestations qui ont secoué le Gabon après l’annonce de la mort de l’opposant, d’André Mba Obame, décédé au Cameroun des suites de maladie.

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Annie Lea Meye, l’une des militantes de l’opposition

Annie Lea Meye et Georgette Toussaint, les deux militantes de l’opposition ont été arrêtées par la police judiciaire gabonaise, samedi 18 avril 2015. Leur arrestation a crée des agitations au sein de l’opposition gabonaise. Pour le Front uni de l’opposition, qui rassemble plusieurs partis, plusieurs irrégularités de procédure ont été admises dans le processus d’arrestation des deux opposantes.

Président du Front uni de l’opposition, Jean-Dedieu Moukagni-Iwangou, estime que les deux militantes ont été victimes d’un « enlèvement par les forces de police » et leurs droits « bafoués ». N’empêche le ministre de le ministre gabonais de l’Intérieur Guy-Bertrand Mapangou, qui, a annoncé l’arrestation des deux militantes, soutient que le « Code pénal a été respecté ».

Samedi soir et dimanche matin, plusieurs leaders de l’opposition, dont l’ex-président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping ou l’ancien premier ministre Jean Eyeghe Ndong, ont assiégé les locaux de la police judiciaire, protégés par des policiers anti-émeutes. Le front uni de l’opposition s’est dit déterminé à « ne pas abandonner nos militantes ».

Le ministre Gabonais de l’intérieur, a annoncé d’autres arrestations dans cadre de cette enquête sur l’incendie de l’ambassade du Bénin. Guy-Bertrand Mapangou, n’a tout de même pas précisé si les prochaines cibles de l’arrestation sont toujours les opposants. « L’enquête se poursuit. Des indices nous renvoient vers d’autres personnes », a-t-il déclaré.

Décédé le 12 avril, André Mba Obame, ex-baron du régime passé dans l’opposition, avait contesté la victoire en 2009 à la présidentielle d’Ali Bongo Ondimba et s’était proclamé vainqueur du scrutin, provoquant un bras de fer avec le pouvoir. Tombé malade par la suite, il a toujours de son vivant accusé le régime de l’avoir empoisonné, visant particulièrement le directeur de cabinet du chef de l’Etat, Maixent Accrombessi, d’origine béninoise et naturalisé gabonais.

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