Afrique du Sud : 5000 étrangers déplacés à cause des violences xénophobes

Les violences xénophobes qui sévissent en Afrique du Sud depuis pratiquement trois semaines, ont déjà contraint plus de 5 000 étrangers à se déplacer, selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR). Les déplacés sont essentiellement des demandeurs d’asiles et réfugiés, qui ont fuir leur maison et leurs commerces à cause des violences.

Violences en Afrique du Sud

Ces violences qui ont démarré à Durban, ont gagné la ville de Johannesburg, jeudi 16 avril. Depuis ces manifestations de violence, au moins six personnes ont été tuées, selon la police sud-africaine. Parmi lesquelles, un Ethiopien brûlé vif dans sa boutique attaquée par une foule hostile.

En février, c’est un commerçant somalien qui avait été gravement brûlé dans des circonstances similaires à Soweto, près de Johannesburg, la capitale économique. Et en janvier, un Congolais avait lui aussi été brûlé vif, à Durban. Mais les associations comme Le Forum de la diaspora africaine (ADF), parle de 15 morts.

Plus de 1 500 migrants Mozambicains, Malawites, Somaliens, Zimbabwéens… ont dû fuir leurs maisons ou leurs magasins pillés. Le gouvernement Malawien, a annoncé la semaine dernière qu’elle devait procéder au rapatriement de ses ressortissants.

Samedi, la police a déployé des renforts dans l’agglomération de Johannesburg après une nouvelle nuit de violences à caractère xénophobe perpétrées par de petits groupes de pilleurs et casseurs. Près de 30 d’entre eux ont été arrêtés. Selon le porte-parole de la police provinciale, ils seront poursuivis pour violences publiques, vol, effractions et destruction volontaire.

Ces violences xénophobes ont déclenché en Afrique du Sud, après une déclaration du roi Zoulou de chasser les étrangers de l’Afrique du Sud. En fin mars dernier, Goodwill Zwelithini – chef traditionnel des 12 millions de Zoulous a demandé aux « étrangers de faire leurs bagages et de retourner dans leurs pays ». Depuis lors le pays que Nelson Mandela,  feu président de l’Afrique du Sud, a contribué à libérer de l’Apartheid, a commencé à sombrer dans les violences.

Après 300 ans de domination blanche, les noirs sud africains ont décidé de devenir les bourreaux des autres noirs d’Afrique. Les autorités ont été obligés d’ouvrir des camps de refugiés à proximité de Durban pour protéger les Africains menacés.

Dimanche 19 avril 2015, le ministre sud-africain de l’Intérieur a annoncé qu’au moins 300 personnes ont été arrêtées pour leur participation présumée aux violences xénophobes. Les auteurs de ces violences accusent les étrangers de s’emparer des emplois disponibles en Afrique du Sud, où le chômage touche près de 40% des jeunes. En 2008, des émeutes xénophobes similaires avaient fait 60 morts.

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