Hissene Habré condamné à la prison à vie

Hissène-Habré1L’ex-président tchadien Hissène Habré a été reconnu coupable ce lundi de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement, et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal spécial africain qui le juge à Dakar, la capitale sénégalaise.

Habré a aussi été reconnu coupable de crimes autonomes de tortures et de crimes de guerre, d’homicide volontaire, de torture, de traitement inhumain et de détention illégale ainsi que des crimes de guerre de meurtre, de torture et de traitement cruel conformément à certains articles du Statut portant création du tribunal, dont le verdict a été rendu par son président, Gberdao Gustave Kam.

L’ex-président tchadien a cependant été acquitté pour les chefs d’accusations des crimes de guerre, détention illégale visés dans d’autres articles du même document.

«A bas la françafrique !», a martelé après la lecture du verdict, Hissene Habré en turban et boubou blancs, lunettes noires, demeuré imperturbable depuis l’ouverture de l’audience.

Habré a dirigé le Tchad de 1982-1990, avant d’être renversé par l’actuel président, Idriss Deby Itno, un de ses anciens collaborateurs, qui depuis lors dirige le pays.

Arrêté le 30 juin 2013, il était jugé depuis le 20 juillet 2015 dans la capitale du Sénégal, où il s’est réfugié depuis sa chute en 1990,  par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en vertu d’un accord entre le Sénégal et l’Union africaine (UA), qu’il récuse et devant lesquelles il refuse de s’exprimer ou de se défendre. L’ex-président dispose de quinze jours pour interjeter appel.

Une commission d’enquête tchadienne estime que la répression sous le régime de  Hissène Habré aurait fait quelques 40.000 morts, dont 4.000 nommément identifiés.

La condamnation de l’ex-président tchadien a été salué par les parties civiles et des organisations de défense des droits de l’Homme qui les soutiennent, et décriée par des partisans de M. Habré, dont des proches qui ont assisté à l’audience au Palais de Justice de Dakar.

« La condamnation de Hissène Habré pour ces crimes atroces 25 ans plus tard représente une immense victoire pour les victimes tchadiennes », a affirmé dans un bref message à la presse Reed Brody, cheville ouvrière de cette procédure au sein de Human Rights Watch (HRW).

Un des partisans de l’ex-président,  Mahamat Togoi, membre du collectif de soutien à Hissène Habré, a dénonce une parodie de justice, affirmant que «ce qu’on a vu aujourd’hui ce n’est pas de la Justice, c’est un crime contre l’Afrique».

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