Burkina : Nouveau renvoi du procès du putsch manqué de septembre 2015

Le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso a été une nouvelle fois ajourné jusqu’au 29 juin, suite à la contestation par la défense, de la légitimité des deux juges professionnels qui devront conduire les audiences pour lequel comparaissent 84 accusés.

Entamé en février, le procès va de renvoi en renvoi sans que le fond ait encore été débattu. C’est le deuxième renvoi en une semaine.

Mardi dernier, alors que les premiers interrogatoires avaient débuté, deux accusés, dont l’ancien bâtonnier Mamadou Traoré, se sont retrouvés sans conseil, après le départ de leurs avocats.

Face à la volonté du président du tribunal militaire, Seydou Ouédraogo, d’entamer le procès dans son fond, malgré l’absence de conseil auprès des deux accusés, les autres avocats ont souhaité un renvoi le temps de trouver de nouveaux défenseurs.

Jeudi, la défense a demandé cette fois-ci, la «récusation des deux magistrats professionnels», a expliqué Me Solange Zèba, auteure principale de la demande de récusation.

En mars, la défense avait déjà formulé une demande de récusation des deux magistrats, qui n’avait cependant pas abouti.

Les avocats de la partie civile accusent la défense de «stratégie de pourrissement et de blocage du procès». «Nous savions que depuis le début de cette affaire il y avait une stratégie de pourrissement et de blocage du procès mais il est temps que la juridiction prenne ses responsabilités et que nous avancions dans ce dossier», a martelé Me Ambroise Farama, un des avocats de la partie civile.

Le tribunal a rejeté la demande de sursis de la défense mais a cependant suspendu l’audience qui doit reprendre le 29 juin avec l’interrogatoire des accusés.

Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ex président Blaise Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir, avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après sa chute.

Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.

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