RDC: Manifestations étouffées et arrestations au dernier jour du mandat de Kabila

Des manifestations ont été étouffées et des opposants arrêtés en république démocratique du Congo, ce lundi 19 décembre, à l’occasion de la fin du dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila.

Parmi les personnes arrêtées lundi, le député d’opposition Franck Diongo, le seul opposant à avoir lancé un appel à manifester pour réclamer le départ du pouvoir du président sortant, Joseph Kabila. Il a été appréhendé à son domicile, par la police qui a également dispersé dans la matinée de lundi, quelques manifestations à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.

Selon Georges Kapimaba, défenseur des droits de l’homme et coordonnateur de l’Association congolaise pour l’accès à la justice, l’arrestation de Diongo «est liée à cet appel-là puisqu’il avait refusé de participer au dialogue et il a critiqué, plusieurs fois, ses amis du Rassemblement d’avoir trahi la volonté du peuple ».

Des sources ont rapporté plusieurs arrestations à Lubumbashi et à Goma, tandis que des échauffourées ont éclaté dans la matinée à l’Université de Kinshasa où la police a fini par disperser un groupe d’étudiants qui tentaient de lancer un mouvement de protestation.

Deux chaînes de télévision ont vu leur signal coupé, la CCTV de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba et la Ralik.

Privés de certaines applications internet depuis dimanche dernier, les Congolais ont eu recours au Réseau privé virtuel (VPN) pour faire croire que leur appareil n’est pas en RDC, afin d’avoir accès au réseau.

Les activités économiques étaient globalement au ralenti dans certaines villes, mais la circulation bien que faible, était normale au moment où les forces de sécurité étaient déployées à des endroits stratégiques.

La RDC traverse une crise politique depuis des mois, exacerbée par le report des élections dans le pays. Les opposants au président Kabila l’accusent de vouloir se maintenir au pouvoir malgré la fin de son mandat.

Le dialogue politique initié par les évêques catholiques, sensé trouver un accord sur l’avenir politique dans le pays après la fin du mandat de Kabila, a été reporté à mercredi, en raison du déplacement des évêques catholiques au Vatican à Rome, pour une audience avec le pape.

Ce dialogue direct réunit le camp de ceux qui ont participé au dialogue national et les opposants qui l’ont boycotté, mais aucun accord n’a encore été trouvé.

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