RD Congo : vers une révision constitutionnelle ?

« Le scrutin à deux tours tel que expérimenté en 2006 n’est pas conforme aux intérêts du peuple congolais du point de vue économique, politique et sécuritaire »et « éviterait au pays de sombrer dans des guerres identitaires » a déclaré à la presse, lundi dernier, Lambert Mende Omalanga, ministre de l‘information et porte-parole du gouvernement congolais. Ses propos, qui expriment les pensées partagées par toute la famille politique du président Joseph Kabila, ne pouvaient être plus clairs. Brandissant comme prétextes les avantages financiers (350 millions de dollars pour un unique tour contre le double pour une élection en deux temps) et la crainte des tensions identitaires et ethniques similaires à ce qu’il se passe en Côte d’Ivoire, le pouvoir en place souhaite réviser la constitution pour organiser les présidentielles de Novembre prochain en un temps au lieu des deux tours actuellement prévus par la loi. Dans ce cas, le candidat qui obtiendra la plus grande proportion des suffrages, même si ceux-ci ne dépassent pas la majorité des votants, sera déclaré vainqueur.

Ce type de scrutin, qui avait emmené Ali Bongo à la tête du Gabon en 2009, n’a pas reçu un accueil favorable de la part de l’opposition congolaise. Celle-ci, au travers des voix concordantes de ses divers ténors, accuse le camp présidentiel d’avoir peur de perdre les élections. Indubitablement, les effets combinés du retour d’Etienne Tshisekedi et de la démission de Vital Kamerhe ont atteint le fauteuil de Kabila. Bien que celui-ci semble soutenir l’idée d’une révision constitutionnelle, il doit garder à l’esprit qu’un second tour permet aux électeurs soit de confirmer leur choix ou de changer d’avis après un éventuel débat contradictoire entre les deux derniers adversaires ; bref, une plus grande marge de manœuvre, principe important dans tout pays qui se veut démocratique.

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