Sénégal : l’Etat contre Karim Wade

Alors qu’il a déjà été auditionné quatre fois par la gendarmerie à Dakar au regard des accusations d’enrichissements illicites qui sont portées contre lui, Karim Wade, le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, voit la justice sénégalaise s’acharner contre lui. L’Etat du Sénégal a déposé le 30 novembre dernier contre lui une plainte à Paris dans le cadre de son enquête.

Le fils de l’ancien président sénégalais a occupé plusieurs postes à responsabilité. Conseiller de son père, responsable de l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique qui  notamment été chargée de grands travaux avant le sommet de l’OCI organisé en mars 20008 à Dakar, et ministre de la Coopération internationale, des Transports aériens, des Infrastructures et de l’Energie, il a eu à gérer d’énormes budgets. Il semblait donc destiné à être parmi les premiers à attirer l’attention de la CREI (Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite), créée en 1981 par Abdou Diouf et réactivée par le président Macky Sall il y a de cela sept mois. Et avec Karim Wade, sept autres cadres de l’ancienne présidence sont en cause. Parmi eux Oumar Sarr, maire de Dagana et ancien ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat, Samuel Sarr, ancien ministre de l’Energie, Madické Niang, ancien ministre des Mines de la Justice et des Affaires étrangères et Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et ancien ministre des Mines entre autres.

La plainte à Paris a été déposée contre « Karim Wade et X ». La ministre de la justice Aminata Touré avait récemment avoué à la presse les soupçons de l’Etat sénégalais sur de possibles investissements en France des fonds objets de l’enquête en cours. La traque des biens mal acquis, présentée comme une priorité pour les sénégalais par le procureur spécial Alioune Ndao, est décriée comme une chasse aux sorcières par le PDS (Parti Démocratique Sénégalais).

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